Les rideaux sont tombés, ce vendredi, sur le sommet Union Européenne – Union Africaine, le sixième, ouvert jeudi à Bruxelles. Placée sous le signe d’une rénovation du partenariat entre les deux continents, la rencontre a connu la participation effective des 27 dirigeants de l’Union européenne et 40 chefs d’État et de gouvernement africains. L’économie, la sécurité, la santé et même le climat et l’énergie étaient au menu des échanges.
Les dirigeants africains ont pris part au sixième sommet Union Européenne – Union Africaine qu’ils souhaitent être celui du nouveau départ ainsi que le dit clairement le Président en exercice de l’Union Africaine, le Sénégalais Macky Sall : « L’Afrique est en pleine mutation, elle a beaucoup changé (…) Plus qu’une mise à jour du logiciel, nous proposons d’installer ensemble un nouveau logiciel adapté aux mutations en cours ». Le communiqué final fait état d’un certain nombre d’engagements pris par la partie européenne.
150 milliards d’euros d’aide promis
L’Union Européenne a lancé, à l’occasion de ce sommet, sa stratégie globale d’investissement en Afrique, qui consistera en la mise à disposition des pays du continent de 150 milliards d’euros sur sept ans. Ces fonds sont destinés à soutenir « des projets voulus et portés par les Africains », surtout dans les domaines des infrastructures de transport, des réseaux numériques et de l’énergie. Par ailleurs, un appel a été lancé pour « des contributions volontaires et ambitieuses » des pays riches en vue d’une meilleure redistribution de leurs droits de tirage spéciaux (DTS) aux Africains. La France, pour sa part, promet de réaffecter 20% de ses DTS aux pays africains. On sait que pour l’instant, l’Afrique n’a eu droit qu’à 13 milliards de DTS réalloués par l’ensemble des États européens sur un total de 55 milliards réalloués au plan mondial. Une somme insignifiante par rapport aux besoins exprimés par l’Afrique et qui se montent à 100 milliards.
La sécurité, la santé, le climat et l’énergie : des sujets de grande préoccupation
Face au problème de terrorisme qui devient récurrent en Afrique, l’Union Européenne s’est engagée à appuyer les missions de paix conduites par les troupes africaines à travers des formations et un renforcement de leurs équipements et de leur capacité. Pour mieux aider dans la lutte contre le Covid, l’Europe, qui a déjà donné 150 millions de doses de vaccins à l’Afrique, promet de poursuivre dans ce sens, l’objectif étant la mise à disposition d’un total cumulé de 450 millions de doses, cet été. Par ailleurs, 425 millions d’euros seront mobilisés pour appuyer la campagne vaccinale anti-Covid en Afrique où seulement 11% de la population sont entièrement vaccinés. Ces fonds serviront à la distribution des doses ainsi qu’à la formation des équipes médicales.
Sur la levée des brevets des vaccins que des pays comme l’Afrique du Sud réclament ardemment, les Européens sont restés inflexibles, prônant en lieu et place un transfert encadré des technologies. Ils se sont donc montrés favorables à la production en Afrique de vaccins à ARN messager. Dans la foulée, l’OMS a rendu publique, ce vendredi, la liste des pays dans lesquels cette production se fera, dans un premier temps. Il s’agit de : l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Kenya, du Nigeria, du Sénégal et de la Tunisie.
Les questions liées au climat et à l’énergie ont également été abordées. Sur ce point, le Président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, a exprimé son inquiétude, rappelant la « vulnérabilité » de son pays face au changement climatique. Le Président sénégalais Macky Sall a pour sa part, insisté sur le fait que l’Afrique « n’est pas responsable du réchauffement climatique ». Rebondissant sur le sujet de l’énergie, le dirigeant sénégalais a rappelé la nécessité d’« un accompagnement sur une période de transition (…) qui permette de donner de l’électricité aux 600 millions d’Africains qui n’en ont pas encore ».
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