Six policiers kényans, impliqués dans la mort de deux frères, décédés après leur arrestation, le 1er août, dans le centre du Kenya, ont été inculpés de meurtre, ce jeudi. Il avait été reproché à ces deux jeunes d’avoir enfreint le couvre-feu en vigueur pour lutter notamment contre la propagation de la maladie à Coronavirus.
La justice kényane a rendu son verdict, ce jeudi 2 septembre 2021, dans le cadre de l’affaire des deux frères, Emmanuel Mutura Ndwiga et Benson Njiru Ndwiga, respectivement âgés de 19 et 22 ans, décédés à la suite de leur arrestation intervenue le 1er août dernier, après qu’ils ont enfreint le couvre-feu instauré par les autorités de ce pays d’Afrique de l’Est, en vue de lutter contre la propagation du Coronavirus.
Ce drame avait fini de créer la colère au sein de la population kényane, qui, indignée, était sortie dans les rues pour dénoncer les brutalités policières, à travers des manifestations, souvent émaillées de violences. Face au juge, ce jeudi, les six policiers, quatre hommes et deux femmes, ont plaidé non coupable, lors de leur comparution devant un tribunal de Nairobi. Leur pool d’avocats a introduit une demande de libération conditionnelle, qui sera étudiée le 22 septembre prochain.
Arrêté par la police pour avoir violé le couvre-feu en vigueur au Kenya, et qui court de 22h00 à 4h00 du matin, les frères Ndwiga ont été retrouvés morts, deux jours plus tard, à la morgue locale, alors que leurs proches étaient à leur recherche, après 24 heures sans nouvelles d’eux. La version de la police, indiquant que les deux frères avaient sauté d’un véhicule de police en mouvement, avait été rejetée par des proches, qui convoquaient plutôt un crime. La justice a tranché, ce jour.
Outre ces deux personnes décédées après leur interpellation, un autre Kényan a trouvé la mort, lui aussi tué au cours d’une intervention policière d’une rare brutalité, visant à étouffer les manifestations de colère suite au décès des deux frères. Dans le pays, les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent les violences policières qui accompagnent le couvre-feu instauré en 2020, depuis l’apparition de la maladie, en mars 2020.