Le président égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi, a déclaré, ce mercredi, qu’il n’accueillerait pas les réfugiés de Gaza. Cette déclaration intervient alors que la bande de Gaza est sous le feux des bombardements israéliens et confrontée à une grave crise humanitaire.
« Les habitants de Gaza doivent rester sur leur terre », a déclaré Sissi lors d’une conférence de presse. « Nous ne pouvons pas accueillir des millions de réfugiés. Cela serait une catastrophe pour l’Égypte. » Et de préciser « L’idée de forcer les Gazaouis à se déplacer vers l’Égypte mènera à un déplacement similaire des Palestiniens de Cisjordanie (…) Et cela rendra impossible l’établissement d’un État de Palestine. Si je demande au peuple égyptien de sortir dans les rues, ils seront des millions pour soutenir la position de l’Égypte ». Ce discours a été tenu lors de la réception du chancelier allemand Olaf Scholz au Caire, ce mercredi 18 octobre.
La déclaration de Sissi a été condamnée par les Palestiniens et par les ONG humanitaires. « C’est une décision inhumaine », a déclaré Hanan Ashrawi, membre du Conseil central palestinien. « Les réfugiés de Gaza ont besoin d’aide, et l’Égypte a le devoir de les accueillir. »
Quelle est l’influence des Etats-Unis sur la décision de Sissi ?
L’Égypte a des relations tendues avec le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Sissi a déclaré que l’Égypte ne ferait rien qui puisse aider le Hamas à se renforcer. Mais il est aussi possible que cette décision ait été dictée par le Président Biden. En effet, les États-Unis sont le principal allié de l’Égypte et lui fournissent une aide militaire et financière importante. L’Égypte est également un allié important d’Israël.
Il est donc possible que l’influence des États-Unis ait joué un rôle dans la décision de Sissi de ne pas accueillir les réfugiés de Gaza. Les États-Unis pourraient avoir fait pression sur l’Égypte pour qu’elle ne prenne pas d’action qui puisse être perçue comme favorable au Hamas.
Cependant, il est également possible que la décision de Sissi soit motivée par d’autres facteurs, tels que les préoccupations économiques et sécuritaires de l’Égypte. L’accueil de millions de réfugiés de Gaza serait un énorme fardeau pour l’Égypte, et cela pourrait également contribuer à la déstabilisation de son pays. Surtout à l’approche des élections présidentielles, prévues en fin d’année, qui sont organisées pour la réélection de Sissi.
Quelles possibilités pour les gazaouis ?
La bande de Gaza est sous blocus israélien depuis 2007. Le blocus a provoqué une grave crise humanitaire, avec un taux de chômage record de 60 %. Les bombardements de ces derniers jours, qui ont fait plusieurs milliers de morts, ont entrainé le déplacement de près d’un million de personnes dans la ville. Mais sans possibilité d’en sortir ni de recevoir l’aide humanitaire, coincée à la frontière égyptienne.
Le Hamas a appelé la communauté internationale à intervenir pour lever le blocus. « Le monde doit agir pour sauver les habitants de Gaza », a déclaré Ismail Haniyeh, le chef du Hamas.
La situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Les hôpitaux sont débordés lorsqu’ils ne sont pas bombardés et les infrastructures sont en ruines.
La communauté internationale est sous pression pour intervenir et mettre fin au conflit. En Europe, les tensions montent entre les gouvernements en place, qui soutiennent totalement Israël, et une partie de plus en plus importante de la population, sensible au drame humanitaire du peuple palestiniens.