Dans un entretien exclusif accordé à France 24 depuis Abidjan, Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Gbagbo, estime que la candidature à un troisième mandat du président sortant, Alassane Ouattara, est anticonstitutionnelle. Mieux, menace la deuxième vice-présidente du Front Populaire Ivoirien (FPI), « Il n’y aura pas d’élection tant que… ».
« Nous approchons de moments très difficiles pour la nation ivoirienne. Comme on dit, nous sommes à la croisée des chemins. C’est très difficile pour nous tous… Alassane Ouattara met le pays en difficultés. Et ça, je ne suis pas d’accord là-dessus », a mis en garde la deuxième vice-présidente du Front Populaire Ivoirien.
« C’est la Constitution qui ne lui donne pas le droit de se représenter. C’est une candidature anticonstitutionnelle… Ce que je demande, c’est que les lois de la Nation soient respectées, pour une fois. Que la Constitution ivoirienne soir respectée. Qu’il se débrouille pour trouver d’autres candidats. Le RHDP est un parti qui regorge de cadres, il peut trouver d’autres candidats », suggère Simone Gbagbo.
Pour l’ex-Première dame de la Côte d’Ivoire, « non seulement, il (Alassane Ouattara) met en danger la démocratie et l’Etat de droit, il piétine la Constitution. Il a des réactions qui sont très brutales… Mon parti est sur les mêmes positions que M. Bédié, M. Soro. Nous avons constitué un front uni de l’opposition, qui dit la même chose : on ne peut pas aller à des élections dans les conditions actuelles ».
Et la deuxième vice-présidente du Front Populaire Ivoirien (FPI) de marteler : « Le report des élections s’impose… Aujourd’hui, nous sommes acculés, nous sommes coincés. Et nous disons, il n’y aura pas d’élection, tant que les conditions actuelles n’auront pas été changées, tant que les réformes n’auront pas été prises ».
Rappelant le discours de Bédié, Simone Gbagbo, liste les propositions de l’opposition ivoirienne : une Commission électorale nouvelle, un Conseil constitutionnel nouveau, que la, candidature de M. Ouattara soit retirée, que la liste électorale soit auditée, corrigée, que les prisonniers politiques, retenus depuis 2011, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, soient libérés.
A défaut de ces conditions, Simone Gbagbo est formelle : « Il n’y aura pas d’élection ». Et l’ex-Première dame, confirmant une dictature de Ouattara, révèle que « les gens sont déjà dans la rue. Les violences, nous les vivons déjà. Nous vivons déjà les bains de sang. Nous comptons déjà une trentaine de morts… Nous avons compté des gens qui ont été enlevés ».
Simone Gbagbo estime par ailleurs que son époux, l’ancien Président Laurent Gbagbo, actuellement en liberté conditionnelle en Belgique, dans l’attente d’un procès en appel devant la CPI, a le droit de revenir dans son pays.