La célèbre bande dessinée Green Lantern renouvelle ses effectifs. Le nouveau super-héros est arabo-musulman : Simon Baz.
DC Comics crée la surprise. Le nouvel arrivant chez les super héros de Green Lantern est musulman. Simon Baz, un Américain d’origine libanaise qui vit à Deaborn, dans le Michigan. Marginalisées par les attentats du 11 septembre, les communautés perse et arabe étaient les grands oubliés des productions de DC. Les origines libanaises du scénariste vedette de DC Comics, Geoff Johns, ont certainement pesé sur sa décision.
2011 et 2012 sont les années des minorités chez DC et Marvel. En août 2011, Marvel troque le bleu blanc rouge du super-héros de Spiderman contre un bleu black rouge : Miles Morales, un adolescent new-yorkais afro-latino. En juin dernier, le héros de Green Lantern, Alan Scott, annonçait au monde entier son homosexualité. Même son de cloche du côté de chez son voisin Marvel qui est allé jusqu’à organiser, le 20 juin 2012, le mariage homosexuel de deux héros de X-men. L’union avait provoqué la colère des mères conservatrices aux Etats-Unis. Barack Obama y est sûrement pour quelque chose, lui qui, au début du mois de mai 2012, se prononçait en faveur du mariage gay. Ainsi, DC et Marvel élargissent leur éventail de lecteurs.
Baz, un « muslimo-héros »
Après les personnages homosexuels, DC Comics franchit un nouveau cap. Désormais, Baz rejoint le petit cercle des super-héros de Green Lantern. Un choix qui pourrait paraître logique pour nombre de musulmans chez qui le vert est la couleur traditionnel dans l’Islam. Les premières pages de la nouvelle série présente Simon Baz, encore enfant, horrifié devant la télévision qui diffuse l’effondrement des tours jumelles du World Trade Center. Dans le scénario, la religion musulmane est très présente. Par exemple, la mère et la sœur de Baz portent le voile. On assiste même à une scène où le jeune aventurier nettoie un graffiti sur l’un des murs d’un centre islamique.
Une fois n’est pas coutume, la classe conservatrice a fustigé la décision de DC Comics d’introduire un héros musulman dans ses bandes dessinées. L’écrivain américain Robert Spencer, par ailleurs directeur et chroniqueur de Jihad Watch, a accusé DC Comics de vouloir faire l’apologie du Jihad et de faire passer les musulmans pour des victimes, selon le Washington Post.
Et Bilal créa la polémique…
DC tente une première expérience en 2011 lorsqu’il introduit Bilal, un Français musulman de Clichy-sous-Bois d’origine algérienne. Baptisé Nightrunner, le super héros a été enrôlé par Batman himself. Là aussi, la frange conservatrice aux Etats-Unis explosait contre ce qu’elle considérait comme une réelle provocation. Le créateur du personnage, le Britannique David Hine, justifie son choix. Bilal représente la nouvelle génération de Français issus de la diversité. Un message de tolérance qu’il souhaitait transmettre face à la diabolisation de l’Islam depuis les attentats du 11 septembre. Le vengeur masqué n’aura pas fait long feu…
Simon Baz n’est pas le seul représentant arabo-musulman dans l’univers des comics. En 2002, Marvel créa Dust, une super-héroïne voilée arborant avec fierté son niqab. Une introduction encore timide de super héros arabes et/ou musulmans dans le cercle fermé des super-héros, mais l’initiative est à saluer.
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