Masques, coiffures, perruques, rien n’est assez fastueux pour célébrer la beauté, honorer le pouvoir ou servir les rituels. Issus d’une recherche esthétique, fonctionnelle ou divine, les accessoires et les coiffures font partie d’un héritage que le musée Dapper à Paris a choisi de mettre en scène avec l’exposition Parures de tête.
Des coiffures savantes dont le savoir-faire ancestral est aujourd’hui oublié, il nous reste les sculptures et les coiffes. Elles sont légions à l’exposition Parures de tête du musée Dapper à Paris. Plus qu’une débauche de représentations des canons de la beauté, c’est toute une société qu’on peut mieux comprendre au travers de son rapport à la chevelure et à la tête.
La tête, objet de toutes les attentions
La visite s’ouvre sur l’Egypte antique. Hommes et femmes de haut rang se rasent le crâne et sont amateurs de postiches. En témoigne la sculpture d’un Egyptien portant une perruque à revers. Quant aux rois et aux reines, dépositaires d’une puissance divine, ils portent couronnes et cimiers sensés signifier leur dignité mais aussi les protéger.
Les arrangements capillaires compliqués peuvent se faire en plusieurs jours pour ne durer que quelques semaines. Toute la cellule familiale est mise à contribution. C’est un grand moment d’échange et de création. Au vu des nombreuses représentations de coiffure, il existe mille et une manières d’agencer les cheveux. Les élégantes arborent des chignons au volume impressionnant que les sculpteurs ont magnifié avec amour du détail.
Les Peuls et les Dogons apprécient les coiffures en forme de crêtes, alors que les Yorubas privilégient les ornements et les chignons. Une des plus belles pièces de l’exposition reste une « couronne » royale yoruba. Le sommet du cône, surmonté d’un oiseau, renferme des substances magiques et les franges de perles masquent le visage du chef. Ces dernières protègent l’intégrité du chef spirituel mais soustraient aussi la population à son regard perçant.
Esthétisme des accessoires
Perles, cauris, fibres, foulards, plumes amarantes… tout ce qui peut sublimer la coiffure est utilisé avec ingéniosité et générosité. Surtout lorsqu’il s’agit d’une tête couronnée. Les peignes, notamment, servent souvent plus à décorer qu’à maintenir un chignon. Pour conserver l’agencement de sa coiffure même allongé, l’appuie-tête est le mobilier idéal. Très prisé des semi-nomades pour sa légèreté, il se noue autour de la taille pendant les migrations.
Parures de tête retrace l’univers africain de la coiffure dans toute sa diversité. Les collections sont présentées au musée Dapper jusqu’au 11 juillet 2004.