Ils sont cinq pays d’Afrique de l’Est à vouloir créer une monnaie unique. Ce week-end, à Kampala, le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie ont signé un accord d’union monétaire unique. Explications.
L’idée d’une union monétaire en Afrique de l’Est est; depuis des années, l’objectif officiel déclaré de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE). Samedi, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi sont passés à la vitesse supérieure en signant un protocole d’union monétaire unique, à l’occasion d’un sommet des chefs d’Etat de l’EAC à Kampala, la capitale de l’Ouganda.
Le projet, calqué sur le modèle européen, peine à se concrétiser, mais à terme, il rassemblerait près de 135 millions de citoyens. Il vise également à instaurer une union douanière, censée voir le jour dès 2014, ainsi qu’une libre circulation de la main d’œuvre, des marchandises, des services et des capitaux entre ces cinq pays. C’est en ce sens que les Présidents kényan, Uhuru Kenyatta, rwandais, Paul Kagame, burundais, Pierre Nkurunziza, tanzanien, Jakaya Kikwete, et ougandais, Yoweri Museveni, ont signé cet accord.
Mais rien n’est encore joué, loin de là. La création d’une monnaie unique en Afrique de l’Est pourrait prendre encore plusieurs années. Les dirigeants de l’EAC tablent sur une décennie. Un tel projet, qui s’accompagnera de critères macro-économiques bien définis, notamment en termes de contrôle de l’inflation, nécessite la mise en place d’une Banque centrale est-africaine.
« La signature du protocole d’accord d’union monétaire en Afrique de l’Est est la combinaison logique de tous nos efforts d’intégration », a déclaré après la signature le Président Kenyatta. « Nous avons maintenant le cadre pour débloquer les promesses d’intégration », a-t-il ajouté, avant de conclure que « l’union monétaire va éliminer le coût lié à l’utilisation de plusieurs monnaies, réduire les coûts de transaction ».
Une union houleuse, mais avantageuse
Derrière le cadre parfait affiché samedi par les chefs d’Etat de l’EAC, se cachent des querelles diplomatiques qui pourraient davantage ralentir le projet. Dernière tension en date, le Burundi et la Tanzanie qui accusent ouvertement leurs trois voisins de faire cavaliers seuls en adoptant, sans eux, toute une série de projets d’infrastructures, notamment ferroviaires et pétrolières.
Outre ces désaccords, l’intégration monétaire en Afrique de l’Est réduirait considérablement les coûts des transactions transfrontalières et permettrait de contourner les problèmes liés au manque d’intégration politique et économique. Sans oublier le fait qu’elle favoriserait les investissements étrangers. Des avantages qui devraient calmer les esprits entre ces cinq pays.