Les pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre ont signé jeudi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, un accord multilatéral contre le trafic humain, en particulier des
femmes, indique un communiqué publié jeudi par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cet accord sanctionne les travaux d’une conférence ministérielle sur le trafic humain conjointement organisée par la CEDEAO, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le gouvernement nigérian et de l’Agence nationale nigériane de lutte contre la traite de personnes
(NAPTIP).
« La traite interne et internationale des personnes est un problème critique dans la majorité, voire la totalité des pays de l’Afrique de l’Ouest et du centre », a déclaré le secrétaire exécutif de la CEDEAO, Mohamed Ibn Chambas.
« Aucun pays d’Afrique ne peut prétendre être épargné par la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, parce qu’il n’existe pas de données statistiques précises à ce sujet », a-t-il ajouté.
Garçons et files sont touchés
La directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Mme Esther Guluma, a affirmé que « même si la pauvreté est à l’origine de la traite, les migrations traditionnelles et des facteurs tels que la destruction de l’environnement sont aussi à considérer ».
« Nous devons nous assurer que nous prenons des actions préventives afin de rendre les enfants moins vulnérables à la traite et donner aux victimes le soutien social et économique nécessaire afin que leur réinsertion dans la communauté d’origine soit réussie », a-t-elle ajouté.
Selon le conseiller aux droits de l’homme du Bureau international du travail (BIT), Lee Swepston, « de nombreuses femmes et jeunes filles victimes de trafic alimentent des réseaux de prostitution vers l’Europe alors que des garçons se retrouvent au Moyen-Orient, impliqués dans le trafic de drogue et la vente illicite d’armes ».
Le secrétaire exécutif de la CEEAC, le général Louis Sylvain Goma, a souligné la nécessité de mener « des actions concertées autour d’une même définition et d’une compréhension partagée de la traite des personnes afin de mettre sur pied des institutions efficaces ».