Lors d’une conférence de presse, jeudi à Paris, l’ancien Premier ministre guinéen Sidya Touré a appelé la communauté internationale à intervenir au plus vite pour garantir la transition démocratique. Il a également défendu avec force la mise en place de sanctions contre la junte guinéenne.
L’opposant guinéen Sidya Touré a fait salle comble jeudi, pour sa conférence de presse parisienne. Dans l’enceinte de l’Institut français des relations internationales (IFRI), il n’apporte pas de véritable élément nouveau d’information, mais entend transmettre son point de vue d’ancien Premier ministre (1996-1999) sur la situation guinéenne.
« Une transition civile sous protection internationale »
La solution prônée par Sidya Touré est posée en termes concis. Il est nécessaire, selon le candidat à la présidence de la Guinée, que les élections se tiennent en janvier 2010, comme il était prévu avant le massacre du 28 septembre. « Mais l’armée a montré qu’elle ne savait pas gérer la situation et la population ne lui fait plus confiance », affirme-t-il. Les soldats sont en effet source de peur permanente pour la population puisqu’ils agissent souvent sans véritablement obéir à la hiérarchie.
Le Président du parti de l’Union des forces républicaines (UFR) prône donc « une transition civile sous protection internationale ». Face à une situation explosive, la communauté internationale doit selon lui se dépêcher d’envoyer des troupes. « Nous souhaitons éviter que se forment des milices [contre la menace militaire, ndlr], même si nous en comprenons les motivations. Si ces milices se formaient, 10 000 à 15 000 hommes seraient nécessaires, au lieu d’un millier en ce moment », argumente-t-il. Une urgence qu’il considère plus forte encore du fait des tensions ethniques grandissantes.
L’opposant défend les sanctions internationales à l’égard de la junte militaire de Dadis Camara. Il raisonne par comparaison : « Pour Charles Taylor, les choses ont commencé comme cela : il y a eu des sanctions au Liberia, puis il a été jugé par un tribunal spécial ». Un brin moqueur, il ajoute : « Même dans un grand pays comme le Soudan, Omar el-Béchir [sous mandat d’arrêt international, ndlr] fait attention aux pays qu’il survole en avion ! ».