L’Afrique du Sud, évènement historique, vient d’accepter de mettre en œuvre une campagne nationale d’accès gratuit aux soins pour ces 5 millions de séropositifs. Près de 50 000 personnes devraient bénéficier du programme dés sa première année.
Enfin ! Le cabinet de Thabo Mbeki a décidé de mettre en œuvre une campagne nationale de traitement gratuit pour ces 5 millions de séropositifs, soit près de 12% de sa population. La mesure a été annoncée le mercredi 19 novembre. Le traitement sera accessible à 50 000 personnes dès la première année du programme. Une révolution dans le pays de Nelson Mandela qui n’avait jusqu’ici montré aucune velléité de lutter efficacement contre l’épidémie. Alors qu’il est l’un des plus touchés au monde par la pandémie. Grâce à ce programme, approuvé en août dernier par le gouvernement, chacun des 50 districts sanitaires du pays devrait , selon la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, être approvisionné en anti-rétroviraux au moins une fois par an .
1,75 milliards de dollars
La mise en œuvre de ce vaste plan d’action va également nécessiter l’amélioration du système de santé sud-africain ainsi que l’augmentation et la formation du personnel médical. L’Afrique du Sud va ainsi consacrer, indique l’agence Reuters, près de 12 milliards de rands ( 1,75 milliard de dollars) à la lutte contre le sida dont 1,9 milliard ira à la mise en œuvre du nouveau programme. En prenant cette décision, l’Exécutif sud-africain cède in fine à la pression internationale mais aussi intérieure. Certains observateurs estiment, par ailleurs, que les prochaines échéances électorales auraient pesé dans la balance. Une assertion que réfute catégoriquement Manto Tshabalala-Msimang.
Celle que la presse locale a surnommé « Dr No » a affirmé, selon la même agence, que le lancement de ce plan d’urgence a été motivé par la baisse des prix des anti-rétroviraux et l’existence de ressources financières nécessaires à l’aboutissement du projet. Quelles que soient les raisons de ce revirement, les activistes sud-africains ne cachent pas leur satisfaction mais surtout leurs espoirs de voir la maladie reculer dans le pays. La mesure a été également saluée par le l’ancien président américain Bill Clinton dont la fondation a assisté le gouvernement sud-africain dans l’élaboration de ce programme. Pretoria va essayer de rattraper le temps perdu entre les déclarations hasardeuses de Thabo Mbeki qui mettait en doute le lien entre le virus VIH et le sida, de même que de son ministre de la santé qui a qualifié les anti-rétroviraux de « poison ». La voix de la raison semble maintenant avoir enfin été entendue.