La communauté scientifique ne se décourage pas après l’échec du vaccin expérimental mis au point par le laboratoire américain Merck & Co. Inc. Ils ont lancé lundi la phase I des tests relatifs à un vaccin issu de la recherche sud-africaine.
Trente-six volontaires sud-africains seront recrutés pour participer aux essais cliniques du premier vaccin élaboré par des chercheurs africains, ceux de l’Université du Cap (UCT), en Afrique du Sud. Ces essais constituent la nouvelle étape d’une expérience menée aux Etats-Unis sur douze personnes, fin 2008-début 2009, et en Afrique du sud. Dans ce pays, les tests seront conduits dans des structures hospitalières du Cap (Emavundleni Centre, Crossroads) et de Soweto (Perinatal HIV Research Unit, Chris Hani Baragwanath Hospital).
Annoncé lundi par le Conseil sud-africain pour la recherche médicale (South African Medical Research Council – MRC), le lancement de la phase I vise à vérifier qu’ils ne sont pas dangereux pour l’homme et à mesurer la réponse immunitaire qu’ils provoquent. Comme toujours, les essais sont conduits par le réseau HIV Vaccine Trials Network (HVTN) en collaboration avec le programme SAAVI (South African AIDS Vaccine Initiative – SAAVI) du MRC.
Les scientifiques ont peut-être trouvé la solution à la souffrance de leurs concitoyens
Baptisés SAAVI DNA-C2 et SAAVI Mva-C, les vaccins test ne contiennent aucune souche du VIH et ils ont été conçus pour s’attaquer au virus de type C ou de clade C [[Les clades sont les sous-groupes du virus du sida qui évoluent différemment selon les régions du monde]], le plus courant en Afrique du Sud. Pendant l’essai clinique dénommé SAAVI 102/HVTN 073, les 36 volontaires recevront de manière confidentielle et aléatoire soit un placébo, soit le cocktail de vaccins expérimentaux. Tous deux sont issus de la recherche sud-africaine, mais le MVA a été fabriqué aux Etats-Unis, contrairement au DNA qui a été produit en Afrique du Sud.
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Les Sud-Africains qui participeront à ces essais doivent être âgés de 18 à 45 ans, être séronégatifs et ne pas avoir de comportements à risques qui les conduiraient à contracter le virus du sida.
C’est la deuxième fois que l’Afrique du Sud teste un vaccin. La première tentative a été conduite avec le MRKAd5 HIV-1 gag/pol/nef, un produit élaboré par la firme pharmaceutique américaine Merck & Co. Inc. Elle s’est soldée par un échec. Les vaccins SAAVI DNA-C2 et SAAVI MVA-C, fruit de huit années de recherches, sont un nouvel espoir pour l’Afrique du Sud. Un pays où l’acharnement des scientifiques n’aurait d’égal que la légèreté des politiques face à une maladie qui touche plus de cinq millions de personnes. Si la phase I est concluante, elle se poursuivra par les phases II et III qui conduiront, en cas de succès, à l’homologation et à la fabrication d’un vaccin contre le fléau du siècle. Et cette prouesse, on la devra à l’Afrique, accusée d’être à l’origine de la propagation du VIH.
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