Le directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique (OMS/AFRO), le Dr Luis Gomes Sambo, a annoncé lundi à Brazzaville, que l’accès aux antirétroviraux – médicaments destinés à retarder l’évolution rapide de la maladie du SIDA chez les personnes atteintes – est passé de 2% en 2003 à 30% en 2006.
S’exprimant à l’ouverture de la 57ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique dont les travaux sont prévus jusqu’à vendredi prochain dans la capitale congolaise, le Dr Sambo a toutefois souligné que la pandémie du SIDA « continue d’être une source de préoccupation ». »Nous ne devons pas oublier qu’environ 70% de malades demeurent encore sans traitements. Face au nombre très élevé des nouveaux cas d’infection par an, je voudrais insister sur l’importance de la prévention comme principale stratégie », a-t-il ajouté.
M. Gomes Sambo a appelé à la poursuite des actions nécessaires dans le cadre de la prévention en étroite collaboration avec les populations, en particulier les jeunes. Reconnu comme l’une des principales causes de mortalité dans certains pays subsahariens, le SIDA infecte plus de 2,2 millions de personnes chaque année sur le continent. « Le VIH/SIDA décime en moyenne, 8.000 personnes par jour », a révélé pour sa part, le Premier ministre congolais, M. Isidore Mvouba.
Des objectifs hors de portée
Bien que l’OMS ait déclaré 2006 « Année de l’accélération de la prévention du SIDA en Afrique », sur 4,7 millions de personnes en besoin de traitement, seulement 750.000 y ont eu accès au cours de cette année, selon l’Organisation. « Force est de constater que les Objectifs du millénaire pour le développement en matière de santé en Afrique seront hors de portée des peuples africains à l’horizon 2015″, a souligné M. Mvouba, indiquant néanmoins qu’au Congo la gratuité des antirétroviraux était assurée par le gouvernement depuis le début de 2007.
Par ailleurs, le Dr Gomes Sambo s’est félicité des résultats enregistrés dans la lutte contre le paludisme. »Dans le cadre de la lutte contre le paludisme nous commençons à enregistrer un impact positif. La combinaison ingénieuse de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides avec les campagnes de vaccination de masse a permis, dans de nombreux pays, d’élargir l’utilisation des moustiquaires », a-t-il dit. Expliquant que 36 pays africains ont adopté des traitements à base de combinaison d’artémisinine, le Dr Gomes Sambo a indiqué en outre que 42 pays ont déjà atteint la cible d’élimination de la lèpre, c’est-à-dire un taux de prévalence inférieur à 1 cas pour 10.000 habitants, et que le continent a également enregistré cette année une diminution d’environ 90% de cas de poliovirus sauvage.
Il a enfin déploré la résurgence ou l’apparition des maladies causées par l’insalubrité et le manque d’accès à l’assainissement, notamment l’épidémie du choléra et le virus du chikungunya. « Depuis le début de l’année 2007, 21 pays ont notifié des cas de choléra », a-t-il conclu.