Le ministère des Affaires religieuses et le programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) organisent un séminaire pour la constitution d’une structure à l’échelle régionale qui se chargera du suivi du programme des Nations unies pour la lutte contre le sida. Ce séminaire se tient jusqu’à jeudi à l’hôtel Safir à Zéralda.
Imams sunnites, chiites et représentants d’église des différentes obédiences de 20 pays arabes étaient à ce rendez-vous qui devra, indique le représentant du PNUD, Marc D. de Bernis, « renforcer le rôle des religieux » dans les pays arabes pour lutter contre le VIH- sida. Cette rencontre intervient dans le prolongement de la déclaration du Caire de 2004 et de la rencontre de Tripoli de 2006, dont l’objectif « est de créer des réseaux de religieux et de religieuses musulmans et chrétiens du monde arabe».
Les 80 représentants religieux et invités auront à débattre, pendant 3 jours, de leurs expériences respectives. Mais ce qui est le plus attendu de ces « hommes et femmes », selon le représentant du PNUD, « c’est leur capacité de faire tomber les peurs et les incompréhensions et de les remplacer par la compassion, la solidarité et le respect ».
L’Egyptien H. Khidher, responsable aux affaires religieuses, a développé le thème relatif à la question d’aide à la personne humaine et, le cas échéant, envers le malade du sida. La manifestation de toute solidarité envers le malade constitue en soi « la plus grande guérison ». « La médisance » serait le pire des maux qu’on puisse commettre à l’égard du malade du sida. Son compatriote copte père Paul Sourour a appelé à ce que les leaders religieux aient un rôle « positif », et ce quelle que soit la religion qu’ils défendent. Il conclut à un rôle plus important des actions que doivent mener les leaders religieux dans ce domaine. « Celui qui pourra faire du bien et s’abstient de le faire, aura commis le plus grand péché », dira-t-il en guise de critique à une tendance qui ne veut pas voir la réalité.
Lutter contre un tabou
De son côté, le directeur d’orientation aux affaires religieuses, Mohamed Aïssa, indiquera que les imams locaux se rencontrent régulièrement pour s’informer sur toutes les questions qui concernent la société. Il dira que « les affaires religieuses ont fait tomber le tabou qui cachait la maladie » et expliquera que d’autres actions ont été menées par les «morchidate» auprès de femmes et dans les prisons. Les résultats du séminaire intéresseront les imams algériens, dont le prochain regroupement à Sétif est attendu pour les prochains jours.
Pour ce qui est des chiffres relatifs au nombre de sidéens et de séropositifs, M.D. de Bernis indiquera qu’il y a lieu « de stopper la propagation du sida et d’inverser la tendance à la progression à l’horizon 2015 ». Il indiquera qu’il n’y pas de chiffre relatif au nombre de personnes atteintes. Toutefois, il signalera que le monde arabe connaît « un faible taux de prévalence de cette maladie ».
par Salah-Eddine. K, pour Le Quotidien d’Oran