Les responsables des communautés chrétiennes constituent un relais important au sein des populations où les nouveaux cas de sida sont les plus importants en France. Les personnes issues de la diaspora sub-saharienne fréquentent en masse ces assemblées. Pour mieux les toucher, l’association Afrique Avenir, qui lutte contre le sida au sein de cette diaspora, a concocté un petit livret pour leurs responsables.
L’association Afrique Avenir a édité, en collaboration avec les responsables des assemblées chrétiennes (la Communauté des églises des expressions africaines de France, membre de la Fédération protestante de France), un ouvrage qui leur est dédié. Cette publication s’inscrit dans le cadre de son action de lutte et de prévention contre le sida au sein de la diaspora africaine, originaire notamment d’Afrique sub-saharienne. Basée à Paris et née il y a une quinzaine d’années, la structure publie de nombreuses brochures et documents d’information pour sensibiliser les différents acteurs impliqués dans le combat contre la pandémie.
Guide sur le sida d’Afrique Avenir répond d’abord à un besoin. « Nous avons toujours travaillé avec les responsables religieux chrétiens, mais depuis 2000, nous menons des actions plus soutenues. A ces occasions, ils me posaient beaucoup de questions relatives à la prévention, au dépistage, à la discrimination… », explique Romain Mbirinbindi, président d’Afrique Avenir.
Le guide est non seulement un recueil d’informations pratiques sur la maladie, mais aussi une manière de déconstruire les idées reçues. Car beaucoup de fidèles sont persuadés que la prière seule pourrait les guérir de leur mal. D’autant plus, précise le responsable d’Afrique Avenir, « qu’un Africain, quelle que soit sa pratique religieuse, se remet toujours à Dieu ». « Il faut allier prière et soin, poursuit-il, notamment parce que des médicaments existent. Les deux sont importants et c’est un message essentiel dans nos messages de prévention. »
« Allier prière et soin »
La question de la stigmatisation des malades du sida fait également l’objet d’un large traitement. Le livret Guide sur le sida pour les responsables des assemblées chrétiennes comprend un DVD qui revient sur l’expérience d’un prêtre de l’Eglise anglicane d’Ouganda. En 1992, Gideon Byamugisha découvre après le décès de sa femme, qu’il est également séropositif. Il explique comment l’annonce de la maladie a été un choc pour lui, surtout pour le prêtre qu’il est, et la façon dont le soutien de ses proches a été décisif dans l’acceptation et la prise en charge de sa maladie. Sa vie d’homme et de prêtre est devenue un témoignage d’espoir et de combat contre le sida, résume le documentaire qui est consacré au religieux. Si Afrique Avenir s’est intéressée en premier lieu aux chrétiens, elle n’exclut pas de produire un guide similaire à l’intention, par exemple, des communautés musulmanes.
La question de la lutte et de la prévention dans les diasporas originaires d’Afrique sub-saharienne demeure cruciale. Le taux de découverte de séropositivité est le plus important chez les migrants issus de cette zone comparé aux autres régions et à la populations française. Au 31 décembre 2008, la proportion était de 372 000 sur 100 000 contre 6 chez les Français, indique une étude de l’Institut (français) de veille sanitaire (INVS) publiée en novembre 2009. Les malades sont généralement originaires des pays africains où les taux de prévalence sont déjà élevés comme la République Démocratique du Congo, le Congo, la Centrafrique, le Cameroun, le Togo ou encore la Côte d’Ivoire.
Des efforts doivent être également faits en matière de dépistage même si les derniers chiffres donnent matière à satisfaction. « On avait un retard à ce niveau, précise Romain Mbirinbindi, mais la proportion de découverte de séropositivité quand la maladie est déclarée continue à diminuer. En 2008, 15% des migrants originaires d’Afrique sub-saharienne étaient déjà malades quand ils ont découvert leur séropositivité. Ce pourcentage est le même chez les personnes de nationalité française. Chez les autres migrants, il est de 25 à 30%. »
« Les efforts doivent être poursuivis », plaide le responsable d’Afrique Avenir, une association qui porte la bonne parole de la prévention sur les terrains d’expression de la foi, un refuge pour beaucoup de membres de la diaspora originaire de l’Afrique sub-saharienne.
Pour vous procurer Guide sur le sida pour les responsables des assemblées chrétiennes, s’adresser à :
Association Afrique Avenir
22, rue des Archives
75004 Paris
Tél : + 33 1 42 77 41 31
Fax : + 33 1 42 77 04 31
E-mail : afrique.avenir@wanadoo.fr