On met les petits plats dans les grands sur Arte. Au menu Sexe, Gombo et beurre salé du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Un téléfilm burlesque qui pose un regard plein de fantaisie sur la communauté africaine en France.
Du sexe, du gombo et du beurre salé, tels sont les ingrédients du nouveau téléfilm du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Il signe avec Sexe, Gombo et beurre salé une comédie à l’humour décalé qui sera diffusée ce vendredi soir sur la chaîne franco-allemande Arte.
Amour, cuisine et dépendance
Au menu de cette savoureuse fiction : les tribulations d’une famille malienne installée à Bordeaux. Malik (Marius Yelolo) est un immigrant malien au bord de la crise de nerfs. Hortense (Mata Gabin), son épouse d’origine ivoirienne, l’a abandonné lui et ses enfants pour vivre d’amour et d’eau salée avec un « toubab », un ostréiculteur du bassin d’Arcachon. Seul, il doit apprendre à s’occuper de ses enfants et à gérer les petits tracas de la vie quotidienne. Pas facile pour ce Malien d’une soixantaine d’années qui a élevé la tradition et le machisme au dessus de tout. Entre la découverte de l’homesexualité de son fils, le désir d’indépendance de sa femme et l’arrivée de la belle Amina (Aïssa Maïga), Malik ne sait plus où donner de la tête. Heureusement pour lui, sa voisine de palier Myriam (Lorella Cravotta), une nymphomane frustrée, compatit à sa souffrance et Malik n’a pas l’air de s’en plaindre. Avec elle, il met à profit ses talents de masseur, spécialisé dans celui des pieds au beurre salé à l’effet orgasmique. L’étalage de ses dons est à mourir de rire.
Un regard neuf sur l’immigration
Cette comédie est une première pour le réalisateur tchadien repéré pour ses films au registre plus grave comme Bye bye Africa ou Daratt, des fictions sélectionnées et primées dans de nombreux festivals internationaux. Ce téléfilm n’est pas seulement drôle. Il témoigne habilement de la difficile adaptation de ce Malien, garant des traditions parfois pesantes de son pays dans une société française qui ne reconnait pas ses valeurs. Dans ce film, l’immigration ne souffre pas des sempiternelles stéréotypes. Les individus sont dépeints avec justesse, au travers de leurs doutes, toujours tiraillés entre leur héritage malien et leur nouvelle identité française. Entre divertissement et satire sociale, Sexe, Gombo et beurre salé tire admirablement son épingle du jeu.
Sexe, Gombo et beurre salé, de Mahamat-Saleh Haroun
Avec : Marius Yelolo (Malik), Aïssa Maïga (Amina), Mata Gabin (Hortense), Lorella Cravotta (Myriam)
Durée : 1h21mn
Première diffusion : vendredi 18 juillet à 21 heures sur Arte.
Multidiffusion les 21 et 30 juillet à 1h20 et le 2 août à 15h40