Le Cameroun, comme plusieurs pays africains, a signé l’APV Flegt avec l’Union européenne. Désormais, seul le bois certifié et réputé légal peut être exporté par les pays africains signataires vers l’Europe. La disposition modifie les habitudes d’exploitation du bois et oblige ainsi tous les acteurs à s’y conformer.
(De notre correspondant)
Le Groupe d’initiative commune Covimof de Melombo, un village situé à environ 75 km de Yaoundé remercie sans cesse les différentes ONGs qui se sont mobilisées pour l’aider à retrouver l’agrément d’exploitation de sa forêt communautaire. Le précieux document lui avait été retiré par le Ministère camerounais des Forêts et de la Faune (Minfof). En effet, cette communauté villageoise accusée de complicité de trafic de lettres de voiture, un document qui permet de transporter le bois de la forêt vers les points de vente ou d’exportation, avait écopé de cette sanction.
Depuis la signature le 6 mai 2010 de L’Accord Volontaire de Partenariat Flegt (APV) entre le Cameroun et l’Union européenne, le ministère camerounais des Forêts sanctionne toute violation de la loi forestière. L’Accord Volontaire de Partenariat Flegt (APV) est un accord international bilatéral entre l’Union européenne et un pays exportateur de bois, dont le but est d’améliorer la gouvernance forestière du pays et de s’assurer que le bois importé dans l’Union européenne remplit toutes les exigences réglementaires du pays partenaire. Les pays producteurs de bois sont libres d’adhérer au processus Flegt. L’Accord, une fois conclu, engage légalement les deux parties à ne commercer que des bois et produits dérivés dont la légalité est vérifiée. Dans le cadre de ces accords, les pays exportateurs développent donc un dispositif de vérification de la légalité des activités de récolte et de transformation des bois. L’Union européenne appuie la mise en place ou le renforcement de ce dispositif.
Le Cameroun affirme par la signature de cet accord, sa volonté de renforcer le contrôle de son espace forestier tout en garantissant un débouché pour ses exportations de bois à destination du marché européen. Cet engagement formel du gouvernement camerounais aux côtés de l’Union européenne confirme l’importance de la réforme de son secteur forestier. Tous les pays forestiers de l’Afrique Centrale sont engagés dans ce processus. La République du Congo a paraphé l’APV après le Ghana. Ces accords bilatéraux sont négociés entre l’UE et des pays producteurs de bois tropicaux. La République Centrafricaine, le Gabon, le RDC, le Liberia, la Malaisie, l’Indonésie, le Vietnam et bien d’autres se sont engagés dans le processus.
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