Un plan gouvernemental vise à sortir le pays d’une économie de subsistance afin d’entrer dans l’ère des services. Priorités : développer la fourniture de l’eau et stimuler le secteur bancaire.
Impressionnante durant la décennie 1990, la croissance de l’économie du Lesotho s’affichait alors parmi les plus fortes d’Afrique. Les troubles politiques de l’année 1998 ont interrompu cet élan prometteur, ramenant le Lesotho à la réalité d’un très petit pays, de surcroît totalement enclavé au milieu de l’Afrique du sud. Un pays autosuffisant sur le plan alimentaire, mais ne disposant pas des moyens de transformer son économie en vue de mieux l’insérer dans les échanges régionaux vitaux pour le pays.
Quelques signes d’amélioration se font jour peu à peu. Le gouvernement du pays, par la voix du ministre des Finances et vice-Premier ministre Kelebone Maope, vient donc d’annoncer son plan d’accompagnement de la reprise. Le régime de Maseru va, en particulier, soutenir l’investissement dans plusieurs grands projets d’aménagement. L’eau est, traditionnellement, l’un des atouts du Lesotho.
Une ambition à vingt ans
Le pays est non seulement un fournisseur d’eau potable, mais aussi un producteur d’énergie hydro-électrique de capacité importante. L’alimentation des villes sud-africaines proches de la frontière, qui est déjà une source de revenu importante, va être renforcée par la construction de deux réservoirs géants financés par l’Etat.
La seconde priorité du plan gouvernemental est de consolider le secteur bancaire, mis à mal par la crise politique. Suite à la faillite de la Lesotho Agricultural Bank et à la déclaration d’insolvabilité de la Lesotho Bank, l’Etat cherche à mettre en place des sociétés d’économie mixte avec des partenaires privés sud-africains. L’objectif, à terme, est de conserver la maîtrise locale d’un secteur bancaire crucial pour l’orientation des investissements.
C’est ainsi, peut-être, que se réalisera l’ambition de Kelebone Maope, cité mardi par le Business Day de Pretoria : » Dans vingt ans, notre société devra faire partie de celles qui vendent des services, et non plus une société ne produisant que pour sa survie quotidienne. «