Sénégal : Woodside en redressement fiscal pour le gisement de Sangomar


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Pétrole Sénégal
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Le Sénégal engage un bras de fer fiscal avec Woodside Energy. La société s’est vu imposer un redressement de 41 milliards de francs CFA sur l’exploitation du gisement de Sangomar.

L’État sénégalais vient de lancer une offensive financière sans précédent contre Woodside Energy, la société australienne exploitant le gisement pétrolier de Sangomar. Alors que l’entreprise a récemment entamé la production de ses premiers barils de pétrole, un redressement fiscal de plus de 41 milliards de francs CFA (62,5 millions d’euros) pourrait bien compromettre ses opérations. Ce bras de fer inattendu soulève des questions importantes sur l’avenir de l’exploitation des ressources pétrolières au Sénégal.

Un redressement fiscal qui fait trembler Woodside

C’est au début du mois de juin que Woodside Energy a été informée par la direction générale des impôts du Sénégal d’un redressement fiscal d’un montant impressionnant de 41 milliards de francs CFA. Cette décision, révélée par les médias locaux, met en lumière des manquements supposés aux règles fiscales sénégalaises de la part de la compagnie. Cependant, Woodside ne compte pas se laisser faire. L’entreprise a immédiatement contesté la procédure et a porté l’affaire devant la Haute Cour de Dakar.

Le montant du redressement aurait pu être encore plus élevé, d’après certaines sources, ce qui indique la gravité des irrégularités fiscales relevées par les autorités sénégalaises. Woodside, de son côté, affirme respecter scrupuleusement les lois locales dans tous les pays où elle opère. Cette contestation judiciaire soulève des questions sur la transparence des pratiques fiscales des grandes multinationales opérant en Afrique, et notamment sur la capacité des États à défendre leurs intérêts face à ces géants économiques.

Les enjeux colossaux de Sangomar

L’affaire intervient à un moment clé pour le Sénégal. Le gisement de Sangomar, situé à 100 km au large de Dakar, représente une véritable manne pour l’économie du pays. Avec un objectif de production de 100 000 barils par jour, le potentiel financier de cette exploitation est énorme, tant pour l’État sénégalais que pour Woodside. Cependant, ce redressement fiscal pourrait compliquer les relations entre le Sénégal et Woodside, alors même que le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé en juillet son intention de renégocier tous les contrats pétroliers pour maximiser les retombées économiques pour le pays.

La procédure engagée contre Woodside pourrait avoir des répercussions significatives sur l’ensemble du secteur pétrolier au Sénégal. Si l’État sénégalais parvient à imposer ce redressement fiscal, cela pourrait inciter d’autres compagnies à revoir leurs pratiques fiscales dans le pays. À l’inverse, si Woodside obtient gain de cause, cela pourrait affaiblir la position du Sénégal dans ses futures négociations contractuelles avec les compagnies pétrolières. Le bras de fer qui s’annonce pourrait ainsi redéfinir les règles du jeu pour l’exploitation des ressources naturelles au Sénégal et au-delà.

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