L’immunité du maire de Dakar par ailleurs député, Khalifa Sall, a été levée, ce samedi 25 novembre 2017, par les parlementaires du Sénégal, qui l’ont voté à une large majorité, lors d’une séance plénière sous haute tension : 125 voix pour, 23 contre.
A Dakar,
Au Sénégal, le député-maire de Dakar,Khalifa Sall, en prison depuis huit mois, et soupçonné de détournements de deniers publics, a perdu son immunité parlementaire; ce samedi 25 novembre 2017. La levée de l’immunité de celui qui est considéré comme le challenger capable d’inquiéter le Président Macky Sall, ouvre la voie à un procès. Toutefois, la décision de la majorité de lever l’immunité du député-maire a suscité des réactions, notamment de vives.
Si pour Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de la majorité, la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), « le Parlement a une majorité et le Parlement est adossé à cette majorité qui, aujourd’hui, s’est exprimée, non pas dans un principe mécanique, mais parce que simplement nous sommes convaincus que la justice doit faire son travail, explique . Nous sommes convaincus que le Parlement ne doit pas être un obstacle pour l’expression de la justice dans ce pays parce que nous devons nous respecter », l’opposition, elle, a manifesté son indignation, jugeant que le député-maire est « livré pour un jugement visant à prolonger séjour à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss ».
Suffisant pour que ses défenseurs, notamment Cheikh Bamba Dièye, Madické Niang, Déthié Fall, décident de porter le combat au niveau du Conseil constitutionnel. Selon le député Abdoulaye Baldé, « c’est la démocratie sénégalaise qui vient d’être biaisée, car il ne s’agit pas de banaliser l’immunité parlementaire. Les règles sont faites pour être respectées et non pour s’appuyer sur des fondements purement politiciens (…) ».
Pour sa part, Aïda Mbodj, députée et ancienne ministre de Me Abdoulaye Wade, « l’essentiel de la procédure n’a pas été respectée car l’article 52 a été bafoué. L’absence d’audition de l’intéressé crée une exception préjudicielle qui devient un obstacle pour la poursuite des débats ».
Quant à Barthélémy Dias, maire de Mermoz-Sacré Cœur (Dakar), il dénonce le silence assourdissant des régulateurs sociaux, alors que Toussaint Manga avance que « Macky Sall veut aller en 2019 sans Karim Wade et Khalifa Sall ».