Sénégal : une enquête du Pool judiciaire financier vise le fils de l’ex-président


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Justice, Tribunal
Tribunal (illustration)

Le Pool judiciaire financier (PJF) du Sénégal s’attaque à une affaire aux ramifications complexes impliquant plusieurs figures influentes du pays. Parmi elles, Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, est visé par une enquête sur des accusations d’escroquerie et de blanchiment de capitaux.

Cette affaire, qui suscite déjà un vif intérêt, pourrait avoir des conséquences politiques et judiciaires majeures.

Une affaire aux montants colossaux

L’enquête du PJF porte sur un scandale financier d’un montant de 125 milliards de francs CFA au Sénégal. Elle a été dévoilée par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF). Selon les révélations du journal L’Observateur, Amadou Sall et l’homme d’affaires Mamadou Racine Sy sont suspectés d’association de malfaiteurs, de complicité d’escroquerie sur les deniers publics et de complicité de blanchiment de capitaux. Si Mamadou Racine Sy a déjà été entendu, Amadou Sall, lui, n’a pas encore été convoqué, ce qui alimente les spéculations sur la suite de l’enquête.

L’ombre de la justice marocaine

Un élément intriguant de cette affaire réside dans la proximité entre la date prévue de la ratification des accords d’entraide judiciaire entre le Sénégal et le Maroc et l’accélération des investigations. Certains observateurs y voient une stratégie pour faciliter la poursuite de personnalités politiques et économiques établies au Maroc, notamment des proches de l’ancien chef de l’État. La question a été soulevée au Parlement par Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, qui insiste sur la portée de cet accord dans le cadre de la lutte contre la délinquance financière.

Des procédures judiciaires en cascade

Outre Amadou Sall et Mamadou Racine Sy, d’autres figures sont également dans le viseur du PJF. Le député-maire d’Agnam a déjà été entendu par les juges le 13 février, tandis que le procureur a requis un mandat de dépôt contre lui et deux de ses frères. De son côté, Seydou alias Tahirou Sarr, considéré comme l’auteur principal du montage frauduleux, comparaîtra de nouveau devant la justice le 28 février. D’autres mises en cause, dont Amadou Macky Sall et un individu identifié comme X, pourraient être convoqués dans les prochaines semaines en fonction de l’avancement de l’enquête.

Un test pour la lutte anti-corruption au Sénégal

Cette affaire illustre la volonté affichée des autorités judiciaires de renforcer la lutte contre la corruption et la criminalité financière, même lorsque des personnalités influentes sont impliquées. Cependant, elle soulève aussi des interrogations sur d’éventuelles motivations politiques derrière ces poursuites. La suite de l’enquête et les décisions judiciaires à venir permettront de déterminer si cette opération s’inscrit dans une dynamique de transparence ou si elle cache d’autres enjeux.

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