Le Président sénégalais a annoncé un programme budgétaire spécial dénommé « Prévention et lutte contre la migration irrégulière ». Ces derniers jours, le pays de la Téranga a été au-devant de la scène avec des cascades de départs mais aussi de morts de candidats à l’émigration clandestine.
C’est hier, mercredi 18 septembre 2024, en Conseil des ministres, que le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a, en outre, demandé au Premier ministre d’engager, dans les meilleurs délais, des concertations nationales inclusives pour ajuster la stratégie nationale de lutte contre l’émigration illégale. Le dirigeant a évoqué le chavirement d’une pirogue transportant des migrants au large de Mbour. Le naufrage, survenu le 8 septembre, a fait plusieurs morts.
Sanctionner les passeurs « à la hauteur de leurs actes »
Le dirigeant a reconnu « la complexité de la problématique de l’émigration clandestine, entretenue par des réseaux bien organisés, véritables trafiquants d’êtres humains et marchands d’illusions. Toutefois, Bassirou Diomaye Faye estime que ces passeurs « doivent être sanctionnés par la Justice à la hauteur de leurs actes ». Le chef de l’État sénégalais a exhorté le Premier ministre à « renforcer avec les ministres compétents, tous les dispositifs préventifs ».
Le Président sénégalais a insisté sur « l’urgence d’une supervision stratégique, par le Premier ministre, du dispositif interministériel de lutte contre la migration irrégulière ». En plus d’instruire « une révision du cadre national de pilotage et de coordination opérationnelle des activités de prévention et de lutte contre la migration irrégulière ». Non sans, dit-il, renforcer, « l’alerte précoce, la collaboration des populations, la sensibilisation et la communication notamment à l’endroit des jeunes ».
Plus de 5 000 migrants morts Méditerranée
Le 8 septembre, 26 corps de candidats à l’émigration clandestine avaient été récupérés au large de Mbour (80 kilomètres de Dakar). Ce, après le naufrage de leur embarcation. Les migrants avaient pris la mer depuis la ville côtière de Mbour, dans l’espoir de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries. Le capitaine de la pirogue s’est rendu à la gendarmerie à la suite du drame.
Les bateaux qui partent des côtes sénégalaises sont la plupart surchargés et peuvent contenir au moins une centaine de migrants. Selon l’ONG Caminando Fronteras, sur les cinq premiers mois de l’année en cours, plus de 5 000 personnes ont péri dans la Mer méditerranéenne en tentant de rejoindre les îles espagnoles de Ceuta et Malila. Ce qui fait 33 morts par jour.