Des affrontements ont éclaté, ce vendredi 9 février, lors de manifestations à Dakar et dans les régions du Sénégal. En marge de cette initiative visant à protester contre le report des élections, un étudiant aurait perdu la vie, à Saint-Louis.
La journée du vendredi 9 février 2024 a été très agitée au Sénégal. Elle a commencé par un débrayage des enseignants du pays, le matin. Pour protester contre la décision de report des élections, ce mot de grève a été décrété. Dès 10 heures, les élèves ont été libérés. Le désordre commençait déjà à s’installer avec des potaches qui ont pris d’assaut les artères de tout le Sénégal. Des tentatives de rassemblements ont été systématiquement dispersées avec des policiers et gendarmes disséminés un peu partout.
Des journalistes violentés par des policiers
Dans plusieurs villes de ce pays d’Afrique de l’Ouest, des affrontements ont fini par éclater, notamment en début d’après-midi, tout juste après la prière. Les agents des forces de l’ordre et les manifestants ont échangé gaz lacrymogène et jets de pierre. Dans la ville de Saint-Louis, un étudiant aurait perdu la vie en marge des manifestations. Il s’agirait d’un certain Alpha Yoro Tounkara, étudiant en géographie.
Outre Saint-Louis, que cela soit Thiès, Louga, Diourbel ou Ziguinchor, toutes ces villes ont abrité des manifestations d’envergures, avec de violents heurts entre forces de l’ordre et manifestants. Pour la plupart, les manifestants ont brûlé des pneus. De nombreux commerces avaient pris le soin de baisser le rideau de peur d’être des victimes collatérales. Au cours des manifestations, des journalistes ont été violentés par des policiers. Des images qui ont été déploré par toutes les composantes de la population.
Faire respecter la Constitution
Les images qui tournent en boucle montrent l’étendue de la tension. Dans la soirée, quelques manifestations sporadiques ont eu lieu, avec des pneus brûlés dans la banlieue dakaroise et certaines régions comme Thiès. Ce vendredi, des candidats à l’élection initialement prévue le 25 février ont déposé un recours devant la Cour suprême. Il est question de demander l’annulation du décret du Président Macky Sall qui a reporté la Présidentielle.
Rappelons que c’est ce report qui est à l’origine de cette tension dans ce pays ancré dans une tradition de démocratie. Les candidats d’opposition comptent initier, dès lundi, une procédure d’urgence, pour tenter de faire respecter la Constitution et obtenir le maintien de la date de la Présidentielle. Parallèlement, des députés ont saisi le Conseil constitutionnel estimant que le texte amendé par Macky Sall viole la Constitution.