Le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw a fait beaucoup parler de lui au Sénégal depuis la sortie de son livre « Pour l’honneur de la gendarmerie » dans lequel il critique la corruption de certains de ses supérieurs. Il a été mis aux arrêts depuis mercredi.
En écrivant « Pour l’honneur de la gendarmerie », livre de révélation sur la corruption qui existe au sein de cette institution, le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw s’exposait aux foudres de sa hiérarchie. Il a été mis aux arrêts ce mercredi pour avoir violé le droit de réserve qui touche le corps militaire.
Cette sanction doit durer 30 jours. Bien qu’interdit au Sénégal, « Pour l’honneur de la gendarmerie » a fait beaucoup parler dans ce pays. Des larges extraits ont été relayés par la presse locale. Le colonel Abdoulaye Aziz Ndaw « a été mis aux arrêts de rigueur à partir d’aujourd’hui (mercredi) pour 30 jours. On lui reproche d’avoir publié un livre sans s’être référé à sa hiérarchie » au préalable, a indiqué son avocat, Maître Bamba Cissé.
Complicité avec la rébellion de Casamance
Son client « assume totalement tout ce qu’il a écrit » a poursuivit l’avocat. Dans son livre, l’officier évoque les mensonges, les manipulations et la corruption dans la gestion de certains dossiers par des responsables de la gendarmerie. Il dénonce notamment les agissement du général Abdoulaye Fall, qui était encore début août ambassadeur du Sénégal à Lisbonne. Il pointe du doigt sa complicité avec la rébellion indépendantiste du sud du pays, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Il apparaît dans ce livre comme à la tête d’un trafic de bétail et de coupe de bois. Il aurait présenté sa démission « en vue de donner suite aux accusations portées contre sa personne par un colonel de la gendarmerie sénégalaise » qui a été accepté par le président de la République Macky Sall, a annoncé le Soleil.
Le colonel Ndaw était haut commandant adjoint de la gendarmerie sénégalaise et attaché militaire à l’ambassade du Sénégal en Italie. Il a été rappelé au pays après la publication de son livre. « En gardant le silence, le colonel Ndaw aurait pu être poursuivi pour non-dénonciation de crime», a justifié Maître Bamba Cissé, rapporte RFI.
Le ministre des Forces armées a affirmé en juillet qu’une enquête allait être ouverte par l’Inspection générale des Armées.