L’homme d’affaires franco-marocain, Richard Attias, lance cette année la deuxième édition du New York Forum en Afrique, plus précisément à Libreville, en juin 2013. Prétexte saisi par France 24 pour l’inviter sur son plateau de vendredi dernier, au cours de l’émission hebdomadaire « L’Éco ». Le PDG de Richard Attias & Associates et fondateur du New York Forum a défendu Karim Wade, comme il le pouvait.
«Les chiffres me paraissent complètement extravagants. Quand on parle d’1 milliard de dollars, c’est énorme. J’ai du mal à me prononcer sur ce genre de dossier parce qu’on jette des chiffres colossaux, surtout à l’échelle d’un pays ou du continent. Je suis très réservé sur ce genre de choses. J’ai travaillé avec M. Wade à l’occasion du sommet de l’Oci (Organisation de la Conférence islamique), dans un cadre tout à fait transparent. En ce qui me concerne, je suis triste de voir comment les choses évoluent. Je peux comprendre qu’il y ait de la volonté de transparence, mais je crois qu’il ne faudrait pas que cette histoire, comme ça s’est passé ailleurs, occulte la marche en avant d’un pays qui est en train de se reconstruire et qui a besoin aussi d’être projeté en avant, pour devenir l’un des grands champions africains. C’est une remarque générale que je fais : quand il y a des problèmes de ce genre, qu’il faut toujours éviter une chasse aux sorcières».
600 millions FCFA empochés en 2008
Ces propos sont de Richard Attias, l’homme d’affaires franco-marocain, qui a géré la communication du Sommet de l’Oci en 2008. Une solidarité vis-à-vis de l’ancien président du Conseil de surveillance de l’Anoci, Karim Wade, qui, selon nos confrères de Libération, s’explique par le fait que « plusieurs marchés lui ont été cédés et payés à des prix exorbitants, sans le moindre appel d’offres ». Toujours dans Libération, entre le 8 janvier et 4 mars 2008, plus de 100 millions FCFA (152 mille euros) ont été versés à sa structure pour des prestations. D’abord 40.669.334 FCFA (62 mille euros) virés le 8 janvier, ensuite 30,5 millions FCFA (45 mille euros) le 19 février et une autre somme de 30,5 millions FCFA (45 mille euros) le 4 mars 2008. Ces montants n’ont aucun rapport avec les 500 millions FCFA (763 mille euros) versés à la structure de Richard Attias pour installer des tentes au Palais présidentiel, en marge du Sommet de l’Oci.
Me Rasseck Bourgi, l’autre « ami » de Karim Wade
Richard Attias n’est pas le seul Français à avoir bénéficié des largesses de l’ancien régime. Aussi, notent nos confrères de Libération, le frère du célèbre avocat Robert Bourgi, en l’occurrence Me Rasseck, s’est-il enrichi au Sénégal. Outre les Industries chimiques du Sénégal (Ics), Daport, Mittal, Senelec (Société national d’électricité), Me Rasseck Bourgi, a gagné de forts honoraires, note Libération qui souligne que le nom de l’avocat est apparu sur bien des factures découvertes par l’Ige (Inspection générale d’État) lors de sa mission au Pad (Port autonome de Dakar). Par exemple pour des prestations qui n’auraient rien à avoir avec le Pad, l’ancien DG de cette structure aurait instruit le versement de 96,6 millions FCFA (106 mille euros) à Rasseck Bourgi, après une facture symbolique de 9,8 millions FCFA (15 mille euros).
À noter qu’après le 11ème sommet de l’Oci (7 – 14 mars 2008), Richard Attias avait gagné un autre marché juteux au Sénégal. Il s’agissait de la Communication lors du 3ème Festival mondial des arts…nègres (10 – 31 décembre 2010). Il lui a fallu d’ailleurs réclamer très tôt son dû, compte tenu des difficultés du Festival à payer tous ceux à qui les organisateurs devaient de l’argent. Sous le magistère de Wade, Richard Attias bénéficiait de la quasi-totalité des gros contrats de communication de l’État.