Ousmane Sonko n’aime visiblement pas la paix. Sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison ferme, l’opposant est à nouveau en porte-à-faux avec la justice de son pays. Gardé à vue depuis vendredi, il doit répondre de sept chefs d’accusation retenus contre lui.
Ousmane Sonko se retrouve encore dans de sales draps. Celui dont la résidence vient à peine d’être libérée après plusieurs semaines de siège de l’armée s’est encore trouvé au cœur d’un accrochage avec un élément de la gendarmerie qui lui a valu une arrestation et une mise en garde à vue depuis vendredi. En effet, selon la version d’Ousmane Sonko, il aurait été filmé par des éléments des forces de l’ordre postées devant sa résidence. C’est alors qu’il a « arraché le téléphone et demandé à la personne (qui se trouve être une femme gendarme, ndlr) d’effacer les images qu’elle a prises », ce que cette dernière a refusé de faire. Et Ousmane Sonko, comme à son habitude a lancé un appel à ses partisans : « Je demande au peuple de se tenir prêt pour faire face à ces abus sans fin ».
L’opposant à nouveau inculpé
La justice a aussitôt pris en charge l’affaire et a procédé à l’arrestation de l’opposant. Dans un point de presse donné ce samedi, le procureur de la République a indiqué qu’Ousmane Sonko a été arrêté pour avoir « volé avec violence le téléphone portable d’une femme gendarme » et pour avoir « aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt ». Au cours du même point de presse, le magistrat a également précisé les chefs d’accusation retenus contre l’opposant qui se trouve à nouveau inculpé. Sept chefs d’accusation au total : appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres visant à compromettre la sécurité publique de l’État et visant à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, vol de téléphone portable
Ousmane Sonko s’est fait prendre au piège
Des propos du procureur, samedi, il est ressorti que les autorités judiciaires cherchaient le prétexte pour arrêter le leader du Pastef. En posant l’acte de ce vendredi, Ousmane Sonko est tout simplement tombé dans un guet-apens. Il a ainsi offert à ses ennemis l’arme pour l’abattre. À ce niveau en politique, il faut éviter de poser certains actes qui serviront de prétexte à ses adversaires, surtout lorsqu’on n’est pas en position de force. Il est des erreurs qu’il ne faut pas commettre. Or ce genre d’erreur, Ousmane Sonko en semble bien coutumier. Sinon, il n’aurait pas porté contre le ministre du Tourisme les accusations sans preuve qui lui ont valu gratuitement six mois de prison avec sursis, le 8 mai dernier.
Mieux, sachant qu’il est en instance d’arrestation, Ousmane Sonko avait-il besoin d’arracher de force le téléphone d’un agent, même si ce dernier le filmait sans son consentement ? Un tel geste dans un contexte aussi tendu était totalement inutile et risqué. Il y a déjà eu des manifestations. Des manifestants se sont attaqués à la résidence du porte-parole de la coalition au pouvoir et l’ont partiellement incendiée. Mais, les forces de l’ordre ont déjà dispersé des mouvements.
Avec cette nouvelle inculpation, il sera très difficile pour Ousmane Sonko de se tirer d’affaire. Le Sénégal va peut-être encore vers des jours très difficiles, un scénario semblable à celui vécu par le pays, au début du mois de juin. Que veut réellement Ousmane Sonko ?