Quatre personnes ont été interpellées suite à l’immolation d’un présumé homosexuel par une foule. Cet acte de barbarie a eu lieu dans la région de Kaolack, au centre du Sénégal.
Une affaire qui secoue le Sénégal et qui a heurté la conscience collective. Un présumé homosexuel, exhumé plus brûlé en pleine rue, à Léona Niassène, dans la commune de Kaolack. Les faits ont eu lieu samedi nuit. Les jeunes de la localité ont attendu la nuit pour exhumer le corps du nommé Cheikh Fall. Ils l’auront traîné jusqu’à une place publique pour ensuite l’incendier.
Homosexuel déterré et immolé
Des faits d’une rare gravité qui avaient fini de déclencher une vague d’indignation. Une enquête avait aussi été ouverte, sur instructions du procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Kaolack. Et les choses semblent s’accélérer. En effet, on apprend que quatre personnes ont été interpellées à la suite de cet acte de barbarie.
Cette affaire défraie la chronique au Sénégal, pays avec 95% de musulmans. Seulement, la cohabitation a toujours été de mise dans ce pays ouest-africain. Un pays où la tolérance et le partage sont les maître-mots. Jusqu’à ce fameux samedi 28 octobre de l’an 2023, alors que l’irréparable se produisait. Flash-back. Vendredi, le corps du défunt Cheikh Fall est acheminé vers Touba pour son inhumation.
Seulement, informé de l’orientation sexuelle du défunt, les autorités de la Grande mosquée et du cimetière de la cité du mouridisme refusent d’enterrer le corps. Le cortège mortuaire reprend la route inverse. Direction Kaolack où la famille parvient à inhumer, en toute discrétion, le défunt. Sauf que les populations locales avaient été informées de cet enterrement déjà empêché vendredi.
« Bûcher » humain en plein cœur du Sénégal
Piqués par on ne sait quelle mouche, les habitants de la localité prennent la direction des cimetières. Non contents d’avoir exhumé le corps, ils finiront par l’immoler. Un « bûcher » humain en plein cœur du Sénégal. Normal que des poursuites soient lancées contre les auteurs de ces faits ignobles, barbares et des plus répréhensibles. Et dans la foulée, quatre personnes ont déjà été interpellées.
En attendant d’autres. Car, comme le montrent les images, ce sont des dizaines de personnes impliquées dans cette sauvagerie. Compte tenu des charges qui pèsent sur les auteurs de tels agissements, ils auront certainement le temps de méditer derrière les barreaux. Violation de tombeau, profanation de tombeau et profanation de cadavre. Voilà ce que leur reproche le procureur.
Aussitôt après les faits, le khalife général de niassènes a effectué une sortie pour dénoncer cet acte. « En ma qualité de chef religieux et khalife général de Léona Niassène, je tiens à exprimer notre profonde indignation et notre condamnation catégorique de l’acte répréhensible qui a été commis à l’encontre d’un individu, dont nous n’avons aucune responsabilité sur sa vie privée », a dit le responsable religieux.
« L’islam promeut la paix, la tolérance, la compassion et le respect »
« Cet acte ne peut en aucun cas être justifié ni toléré. Nous souhaitons également informer l’opinion nationale et internationale que Léona Niassène n’est ni de près ni de loin impliqué dans cet acte odieux », a déclaré Serigne Cheikh Tidiane Niass. « Nous tenons à réaffirmer que notre communauté condamne toute forme de violence, d’intolérance et d’atteinte à la vie privée des individus », a poursuivi le khalife général de Léona Niassène.
« Le cimetière ne relève pas de la compétence de Léona Niassène, et il ne nous incombe en aucun cas de décider qui doit être inhumé ou non dans les cimetières. Notre foi est basée sur les enseignements de l’islam, qui promeut la paix, la tolérance, la compassion et le respect des droits individuels. Nous condamnons toute interprétation déviante de notre religion qui justifierait de tels actes », a dit le responsable religieux. Pour le moment, la machine judiciaire est enclenchée. Affaire à suivre !
