Sénégal, Procès Khalifa Sall :  » Vous avez comploté pour avoir la tête de quelqu’un »


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Me El Hadji Diouf

Le procès de Khalifa Sall, du nom du maire de Dakar en prison pour détournement présumé de fonds, a repris mardi et s’annonce houleux compte tenu des piques et autres répliques que se lancent les différents avocats. Pour un des conseils de la défense, notamment Me El Hadji Diouf, l’Agent judiciaire et les avocats de l’Etat ne sont rien d’autre que des « usurpateurs ».

A Dakar,

Me El Hadji Diouf
Les Sénégalais ont droit à ce qu’on pourrait qualifier de show, s’agissant du procès du maire de Dakar, Khalifa Sall, en prison pour détournement présumé de fonds dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la Mairie de la capitale sénégalaise. Ouvert le mardi 23 janvier 2018, le procès, plusieurs fois ajourné, s’est poursuivi ce mercredi 24 janvier 2018. Et il est du reste attractif, car l’on se croirait dans un film, avec des avocats qui se lancent des vertes et des pas mûres.

Ce mercredi matin, Mes Baboucar Cissé (avocat de l’Etat) et El Hadji Diouf (avocat de Khalifa Sall) ont donné un avant-goût de ce qui pourrait être le procès du siècle au Sénégal, tellement il captive toutes les attentions, nationales comme internationales. Communément appelé « l’avocat du peuple », Me El hadji Diouf a chargé l’Agent judiciaire et les avocats de l’Etat, qu’il accuse d’être des « usurpateurs, des maquisards, qui sont entrés en clandestinité dans le procès ». Me El Hadji Diouf, faisant allusion à la partie civile, est allé plus loin : « Vous avez comploté pour avoir la tête de quelqu’un ».

Comme réplique, Me Baboucar Cissé avance : « moi au moins, je n’ai pas fait le concours du barreau quatre fois (…). Nous avons fait l’université ensemble. Nous au moins, nous ne faisons pas partie des étudiants qui couraient derrière les profs pour avoir des notes ». Si Me Samba Bitéye, avocat de l’Etat, estime avoir « articulé mon argumentaire sur la base d’un préjudice autours d’une infraction », là où Me Antoine Diome, agent judiciaire de l’Etat vise l’alinéa 4 de l’article 2 du décret n°70-1216 du 7 novembre 1970 portant création d’une Agence judiciaire de l’Etat et fixant ses attributions pour justifier sa constitution de parti civile, Me El Hadji Diouf lui, accuse les avocats de l’Etat d’être « obnubilés par la volonté de liquider, d’en finir, d’enterrer ».

Selon Me Borso Pouye, conseil du Maire de Dakar, « il doit y avoir un lien entre l’infraction et le préjudice ». Et de se demander : « Quand l’Agent Judiciaire de l’Etat dit avoir subi un préjudice ou est le lien ? Les régies d’avance dérogent aux règles de la comptabilité publique, ce sont des règles dérogatoires ». Me Borso Pouye va plus loin, soulignant que « l’Etat du Sénégal ne peut pas être convaincu du bien-fondé de sa représentation dans ce procès, nous avons en réalité un parquet bis ».

Pour sa part, Me Khoureychi Bâ, avocat de la défense, estime que « nous sommes normalement des acteurs de la justice. Mais, j’ai l’impression que nous sommes des éléments décoratifs d’un système qui piétine nos lois ». Et de déplorer : « L’implication de l’Agent Judiciaire de l’Etat dans ce dossier nous a causé beaucoup de préjudices ». Me Ciré Clédor Ly, avocat de la défense, est convaincu que « l’audit de la Ville de Dakar par l’Inspection Général d’Etat n’est pas conforme à la Constitution et au Code général des Collectivités locales ».

Quant à Me Ndeye Fatou Touré, conseil de la mairie de Dakar, elle a invoqué la directive numéro 01 de l’UEMOA en ses articles 1 alinéa 1 et 3 pour démonter le bien fondé de la constitution de partie civile de la Ville de Dakar.

Article Premier

Les collectivités territoriales : entités décentralisées qui s’administrent librement par des conseils élus. Elles sont dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Les termes « collectivités territoriales » signifient, selon les réglementations nationales, collectivités locales ou collectivités décentralisées.

Article 3

Les collectivités territoriales sont des entités décentralisées qui s’administrent librement par des conseils élus. Elles sont dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Les termes collectivités territoriales signifient, selon les réglementations nationales, collectivités locales ou collectivités décentralisées.

Bref, un procès qui annonce une bataille âpre s’agissant des procédures. A noter au cours de ce procès qui se poursuit ce jeudi 25 janvier 2018, les abords du tribunal de Dakar étaient sous haute surveillance. Les forces de sécurité ont en effet été déployées en masse.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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