Sénégal : procès de Karim Wade ou de la CREI?


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Pour le moment, le procès du fils de l’ancien Président n’a pas encore véritablement commencé. Depuis la réouverture de l’audience, lundi, tout comme d’ailleurs ce mardi après-midi, il s’agit plutôt du procès de la Cour de répression d’enrichissement illicite (CREI). Vivement critiquée et contestée par la défense mais aussi par des organisations de défense des droits de l’Homme au Sénégal depuis qu’elle a été désignée pour juger Karim Wade.

Au palais de justice, à Dakar

Alors la CREI est-elle compétente ou non pour statuer sur le cas de Karim Wade ? C’est à cette question que le juge Grégoire Diop devra répondre, ce mercredi matin, à la reprise de l’audience, à 10 heures. Les avocats de la défense, en effet, réitèrent inlassablement qu’elle est incompétente à juger leur client, réclamant à la Cour de se déclarer incompétente. Selon la défense, dont la parole a été donnée largement lundi, le procès devrait se tenir devant la Haute cour de justice.

« C’est papa qui m’a donné »

La riposte de l’accusation, ce mardi, ne s’est pas faite attendre. Cette dernière estime que la question de la légitimité de la CREI est « un faux débat », car elle a été créée uniquement justement pour juger les délits d’enrichissement illicite. L’ex-bâtonnier maître Thiam va même plus loin, affirmant que « l’enrichissement de Karim Wade n’a pas seulement été choquante mais arrogante et c’est ce que le peuple sénégalais a voulu sanctionner lors de la dernière Présidentielle ». Il rappelle aussi la période ou le fils de l’ancien Président justifiait son juteux patrimoine en disant : « C’est papa qui m’a donné ». Selon maître Thiam, « en France, il y avait le fils d’un Président qui disait papa m’a dit. Au Sénégal, on a le fils d’un ancien Président qui disait Papa m’a donné ».

De son côté, le sulfureux avocat maître El Hadj Diouf, connu pour ne pas mâcher ses mots, raille la défense : « Ils considèrent la Cour incompétente alors qu’ils ont organisé une conférence de presse hier où ils affirmaient avoir déjà enregistré une première victoire sur la Cour. Mais pourquoi parler de victoire si on considère que cette cour n’existe pas ? », questionne ironiquement le sulfureux avocat de la partie civile.

La question de la légitimité de la CREI à juger Karim Wade devrait être connue ce mercredi matin lorsque la Cour statuera définitivement sur cette interrogation afin que le procès du fils de l’ancien Président débute véritablement.

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