Libéré de prison, jeudi soir, après plusieurs mois passés derrière les barreaux, Ousmane Sonko a donné, ce soir, sa première conférence de presse. Il avait pour la circonstance à ses côtés Bassirou Diomaye Faye, candidat de son parti à la Présidentielle, lui-même libéré ce jeudi.
Ils étaient des centaines de militants et sympathisants sortis pour écouter Ousmane Sonko et son candidat à la Présidentielle du 24 mars, le secrétaire général de l’ex-parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye. C’est la première sortie des deux hommes depuis leur remise en liberté, jeudi, alors que la campagne électorale a commencé depuis le 9 mars. Ousmane Sonko paraît très sûr de la victoire de son candidat. « Si l’élection se déroule bien, je ne pense pas qu’on fera moins de 60% », a-t-il laissé entendre. Avant d’appeler ses compatriotes à « rester vigilants » à cause des « rumeurs de corruption qui circulent ».
Se prononçant sur la gestion du pouvoir si son candidat remportait effectivement la victoire, l’opposant le plus populaire au régime du Président Macky Sall a tenu à rassurer les uns et les autres, surtout ceux qui redoutent une chasse aux sorcières : « Il n’y aura pas de vengeance, mais il y aura la justice. On a un grand chantier devant nous. Donc, on n’a pas le temps de faire une chasse à la sorcière. Mais que cela soit clair : il n’y aura pas d’impunité ».
Libérés grâce à une loi d’amnistie
Les numéros 1 et 2 de l’ex-Pastef ont bénéficié d’une loi d’amnistie votée, la semaine dernière, par l’Assemblée nationale et promulguée par Macky Sall. Une loi voulue par le Président sénégalais qui, visiblement, a voulu faire baisser les tensions dans un pays fortement agité ces trois dernières années. Cette remise en liberté d’Ousmane Sonko impactera sans doute la tendance des votes. D’ailleurs, le rassemblement provoqué, ce soir, à Dakar, par sa sortie médiatique n’a rien à voir avec tout ce qui est observé dans le pays, depuis le début de la campagne. Jamais aucun des 18 candidats – Bassirou Diomaye Faye en prison excepté – n’a réuni autant de monde depuis le début de la campagne. « Ousmane Sonko dehors (cela) change complètement la donne de l’élection (…) Le faire sortir en pleine campagne peut avoir un effet multiplicateur », a d’ailleurs fait observer Maurice Dione, enseignant en sciences politiques à l’Université de Saint-Louis.