Au lendemain de son procès tenu en son absence, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko est sorti de son silence. Ce soir à son domicile à Ziguinchor, il a annoncé son prochain retour à Dakar.
C’est un Ousmane Sonko prêt pour le « combat final » qui s’est adressé, ce mercredi soir, à ses sympathisants depuis sa résidence ziguinchoroise. Ton martial, offensif ! L’opposant s’est montré déterminé pour faire face à son avenir, lui sur qui pèse une réquisition de 10 ans de prison et qui doit être fixé sur son sort dans une semaine environ. « Est-ce que vous êtes prêts à m’accompagner à Dakar ? », demande-t-il à ses partisans qui sont nombreux à monter la garde autour de sa résidence, depuis 10 jours. Et de poursuivre : « Soit le Président Macky Sall recule, soit on lui fera face (…) Il faut qu’on termine en beauté ».
Une atmosphère extrêmement tendue
Ousmane Sonko a indiqué qu’il fera le voyage de 500 km de Ziguinchor – où il s’est retranché depuis deux semaines – à Dakar par voie terrestre. Mais pour le moment, l’opposant n’a pas encore communiqué la date de ce retour. Ce retour à Dakar risque d’aviver les tensions qui secouent depuis deux ans le pays de la Téranga.
À l’audience du procès pour viols sur la masseuse Adji Sarr tenu à Dakar, ce mardi, le procureur a requis contre l’opposant 10 ans de prison pour viols ou cinq ans pour corruption de la jeunesse. Une réquisition qui n’a pas satisfait Me El Hadj Diouf, avocat de Adji Sarr : « Je ne suis pas totalement satisfait par le réquisitoire du Parquet. […] Si le Parquet vient, essaye de couper la poire en deux en disant : si vous n’êtes pas convaincus par le viol, retenez la corruption de la jeunesse, non, cela ne me paraît pas véritablement rigoureux », a-t-il déclaré à la presse.
Cette affaire qui prend les allures d’un véritable feuilleton politico-judiciaire fait peser une sérieuse menace sur la candidature déjà déclarée d’Ousmane Sonko à la Présidentielle de 2024.