L’affaire, au parfum de scandale du siècle, fait grand bruit au Sénégal, depuis hier mardi, alors que des proches du Président Macky Sall ont été accusés d’être directement impliqués dans le meurtre de Fatoumata Matar Ndiaye, vice-présidente du Conseil Economique Social et Environnemental.
Le 19 novembre 2016, tout un pays était plongé dans l’émoi et la consternation, avec la mort atroce de Fatoumata Matar Ndiaye vice-présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) du Sénégal. L’étau s’est aussitôt resserré autour de Samba Sékou Dia Sow alias Bathie, chauffeur de la victime. Devant la chambre criminelle de Dakar, il a raconté un renversant récit des faits, avant de mouiller des responsables du parti au pouvoir
Tant les faits ont dépassé l’entendement humain, mais le procès a également été insoutenable. Il s’agit du meurtre perpétré, le 19 novembre 2016, à Pikine, contre Fatoumata Matar Ndiaye vice-présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) du Sénégal, par ailleurs responsable des femmes de l’Alliance Pour la République (APR) à Pikine. Les premiers éléments de l’enquête ont alors permis de cravater Samba Sékou Dia Sow alias Bathie, chauffeur de la victime et qui était d’ailleurs, ce mardi 7 janvier 2020, à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Il répondait des accusations d’assassinat contre la défunte et de tentative d’assassinat contre son fils Adama Bâ.
Dans l’acte d’accusation, il est indiqué que l’accusé a asséné 3 coups de couteau à Fatoumata, avant de l’égorger comme un mouton. A la barre, il a indexé des responsables du parti au pouvoir, en l’occurrence Awa Niang deuxième questeur et le maire Abdoulaye Timbo comme étant les commanditaires. Il a affirmé à la barre, « Awa Niang est aussi coupable que moi et elle devait comparaître à mes côtés. D’ailleurs elle n’a jamais aimé ma patronne. Elle m’a demandé d’introduire des talismans dans la voiture ou dans la maison de Fatoumata Niang en échange de 500 000 FCFA, mais j’ai dit niet ».
Il a ensuite accusé un marabout qui lui aurait donné du lait. Et dès qu’il a bu le liquide, il a perdu la raison, pour être ensuite à sa merci. Selon lui, c’est ce marabout qui a tué la défunte, avant de l’ordonner de boire le sang, ce qu’il a effectivement fait. Ce récit est totalement différent de celui qu’il avait livré devant les enquêteurs et devant le juge d’instruction, qui faisait état d’une tentative de vol qui a viré au meurtre. Il avait clairement indiqué, « elle m’a surpris en train d’ouvrir son armoire et elle m’a traité de tous les noms d’oiseaux. Furieux, je lui ai asséné un coup de couteau au niveau de la cuisse, deux à la poitrine, avant de plaquer sa tête au sol, pour l’égorger comme un mouton et la laisser se vider de son sang ».
D’ailleurs dans son réquisitoire, le ministère public a requis la perpétuité contre l’accusé, affirmant que les faits sont nés d’un vol qui a tourné au drame, là où la défense a plaidé la clémence. La partie civile a réclamé 500 millions de FCFA de dommages et intérêts et le verdict devrait être connu le 21 janvier prochain. Mais pour l’heure, c’est une nouvelle consternation au Sénégal liée au fait que ce soit des proches du chef de l’Etat qui sont cités dans cette nébuleuse.