A l’appel du Rassemblement islamique du Sénégal, des centaines de manifestants sont descendus jeudi dans la rue, place de l’Obélisque, à Dakar, pour soutenir le Président égyptien Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par l’armée. Les protestataires ont dénoncé le « coup d’Etat militaire » et appelé à l’arrestation du général Al-Sissi.
« Stop aux massacres de l’armée », « Sissi assassin ». Tels sont les slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants sénégalais pro-Morsi. Ils ont été plusieurs centaines à avoir manifesté jeudi sur la place de l’Obélisque, à Dakar, à l’appel du Rassemblement islamique du Sénégal.
Les protestataires ont d’abord prié pour les victimes de la répression en Egypte, avant de scander à plusieurs reprises le nom du Président égyptien renversé le 3 juillet par l’armée. Ils ont dénoncé « le coup d’Etat militaire » et appelé à l’arrestation du chef d’état major des armées égyptiennes, le général Al-Sissi, qui a ordonné la destitution de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, qui, estiment-ils, a été élu démocratiquement. Selon le président du Rassemblement islamique du Sénégal, Mokhtar Kébé, « nous ne parlons pas des Frères musulmans, mais du peuple égyptien qui a fait le choix d’élire Morsi Président. Nous appelons l’Union africaine et la Communauté internationale à prendre toutes les dispositions nécessaires qui permettent d’abord de retourner à la légalité constitutionnelle et de traduire le général Sissi à la Cour pénale internationale (CPI)».
« Il faut dénoncer le coup d’Etat ! »
Le ton du sociologue sénégalais Djiby Diakhaté à l’encontre de la Communauté internationale n’est pas plus tendre. Ce dernier, qui était aussi parmi les manifestants, estime pour sa part que « la Communauté internationale est en train de ruser avec ses propres principes. Elle est en train de torpiller ses valeurs et ses propres normes ! On parle de démocratie, de liberté et de citoyenneté. Or il se trouve qu’en Egypte les élections ont été remportées démocratiquement, il n’y a pas eu de fraudes. Les Frères musulmans ont commencé à gouverner le pays et un coup d’Etat intervient!». Pour le sociologue, « il est normal de dénoncer le coup d’Etat parce qu’une démocratie ne peut pas accepter un coup d’Etat ».
Face à la grogne des pro-Morsi, le Président sénégalais Macky Sall a appelé le Rassemblement islamique du Sénégal à une réunion pour aborder la situation en Egypte. Le pays vit toujours dans la tourmente. Les tensions entre pro-Morsi et les autorités de transition n’est pas retombée. Les partisans du Président déchu ont appelé ce vendredi à un rassemblement au Caire pour prier pour les morts de ces derniers jours et dénoncer la destitution de Mohamed Morsi.