Les Sénégalais continuent de vivre le calvaire, avec la suspension, une nouvelle fois, de l’internet mobile. Les autorités ont pris la mesure pour étouffer les multiples appels à manifester.
La grogne contre le report de l’élection présidentielle se poursuit au Sénégal. Les mouvements de protestations s’intensifient et le bras de fer continue entre, d’un côté, le gouvernement du Président Macky Sall, de l’autre, l’opposition, la société civile et les syndicats d’enseignants. Ces derniers ont d’ailleurs décrété un nouveau débrayage, ce mardi et demain mercredi sur toute l’étendue du territoire.
La raison de ce nouveau mouvement d’humeur ? L’arrestation de plusieurs enseignants dans la région de Louga, au Nord u Sénégal. Les enseignants auraient été interpellés en marge des manifestations contre le report des élections initialement prévues le 25 février. Lesquelles manifestations ont fait trois morts. Un étudiant de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, un vendeur ambulant à Dakar et un autre décès d’un jeune enregistré à Ziguinchor.
Internet restreint une seconde fois
Face à un Macky Sall qui campe sur sa position, malgré la pression, nationale comme internationale, la population ne décolère pas. Un nouvel appel à manifester est annoncé pour ce mardi 13 février, dans la capitale sénégalaise. Une marche dite silencieuse, mais interdite par les autorités administratives. Ces dernières invoquent des risques de perturbation de la circulation dans la capitale sénégalaise. Seulement, les appels à manifester n’ont pas cessé.
Selon une source à Afrik.com, le préfet a demandé aux initiateurs de la marche silencieuse de proposer un nouvel itinéraire. Laquelle proposition d’itinéraire devrait être sur la table de l’autorité vers les coups de 12 heures. Seulement, entretemps, internet a été restreint, une seconde fois, depuis le report de l’élection présidentielle. « C’est fait exprès pour casser la dynamique. Les autorités veulent étouffer la marche, en prenant la décision de restreindre internet. C’est pour empêcher une forte mobilisation », nous dit cet enseignant.
Dakar porte les stigmates des violentes manifestations
« En demandant un changement d’itinéraire en fin de matinée et en procédant à la restriction de l’internet, cela impacte la communication sur le nouvel itinéraire. Faute d’internet mobile, il sera très difficile de diffuser le message sur le nouveau point de rassemblement. Ce qui va dans le sens d’étouffer la manifestation », poursuit l’enseignant. La tension est perceptible dans ce pays d’Afrique de l’Ouest de plus en plus isolé depuis que le pas a été franchi.
En reportant l’élection présidentielle, Macky Sall a acté l’exclusion du Sénégal de la liste des nations ancrées dans une tradition de démocratie. une sortie qui n’est pas sans conséquence. Puisque la colère s’enfle dans le pays avec des manifestations tous azimuts. Lundi 12 février 2024, la capitale, Dakar, portait encore les stigmates des violences qui ont suivi la décision de report. Des édifices saccagés, des débris de pneus et divers objets jonchent les rues de la capitale.