Lors d’un discours télévisé ce mardi soir sur la télévision publique « RTS », le Président sénégalais Macky Sall a affirmé que sur avis du Conseil constitutionnel il renonce à réduire son mandat à cinq ans comme il l’avait promis au peuple sénégalais.
Il a lui aussi fait du Wax waxeet (promettre une chose puis revenir dessus en wolof). C’est une véritable volte-face, qui est visiblement totalement assumée par le chef de l’Etat sénégalais. Macky Sall qui en avait fait sa promesse de campagne a annoncé ce mardi soir sur avis du Conseil constitutionnel qu’il renonçait à réduire son mandat à cinq ans mais se maintiendra au contraire au pouvoir jusqu’en 2019. C’est donc bien un septennat qu’il accomplira alors qu’il avait assuré aux Sénégalais qu’il réduirait son mandat à cinq ans.
« Sur l’application de la réduction du mandat en cours du président de la République, le Conseil constitutionnel considère que cette disposition doit être supprimée, au motif qu’elle n’est conforme ni à l’esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle », a déclaré le Président sénégalais. « J’entends me conformer à la décision du Conseil constitutionnel. En conséquence de quoi, le mandat en cours du président de la République connaîtra son terme en 2019 », a-t-il précisé.
Le chef de l’Etat face à ses propres contradictions a invoqué l’article 92 de la Constitution sénégalaise qui le contraint à respecter toute décision du Conseil constitutionnel. « L’article 92 de la Constitution m’y oblige. Je cite : « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent au pouvoir public ». Je ne saurais déroger à cette règle », a tenté de se justifier le dirigeant sénégalais.
Macky Sall a également annoncé qu’il soumettrait son projet de révision constitutionnelle à un référendum le 20 mars prochain.
Pas sûr que l’opinion publique sénégalaise l’entende de cette oreille. Le débat sur la question faisait rage déjà depuis plusieurs semaines dans le pays, prenant énormément de place au sein de la vie politique du pays de la Téranga. Cette promesse non tenue du dirigeant sénégalais fera sans aucun doute la Une de toute la presse, qui ne manquera pas de la commenter.