La fameuse loi Sada Ndiaye qui avait permis à l’ex-président de la République sénégalaise, Me Abdoulaye Wade, de défenestrer Macky Sall à la tête de l’Assemblée nationale, le 9 novembre 2008, secoue actuellement le landerneau politique sénégalais. Pour cause, au moment où les partisans de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, par ailleurs patron de l’Alliance des forces du progrès (AFP) demandent l’abrogation de cette loi, ceux du Président Macky Sall exigent son maintien.
(De notre correspondant)
Ce qui fait naître de vives tensions entre les deux hommes forts du Sénégal : Macky Sall et Moustapha Niasse qui ne semblent plus parler le même langage.
Macky renvoie l’ascenseur à Niasse…
Pour avoir commis la maladresse de demander l’audit de la gestion des travaux de l’ANOCI par le fils de l’ex-Président du Sénégal, Karim Wade, Macky Sall avait vu son mandat à la tête de la présidence de l’Assemblée nationale réduit à une période d’un an. Cette conspiration avait été rendue possible grâce à la fameuse loi Sada Ndiaye qui avait permis à Abdoulaye Wade de liquider Macky Sall qui était devenu trop encombrant pour un régime qui voulait tout sauf la transparence sur la gestion du pays. Moins de 4 années après ce limogeage, Macky Sall est à la tête du Sénégal et a contribué à faire nommer Moustapha Niasse de l’Alliance des forces du progrès (AFP) à la tête de l’Assemblée nationale. Ce dernier, pour avoir obtenu 13,20% des suffrages au premier tour de la Présidentielle du 26 février 2012, avait soutenu au second tour Macky Sall de l’Alliance pour la République (APR) qui avait obtenu 26,58% au premier tour. Macky Sall, grâce au soutien entre autres de Moustapha Niasse battait Abdoulaye Wade au second tour de la Présidentielle, le 25 mars 2012. Une nomination à la tête de l’Assemblée nationale qui sonne ainsi comme un retour de l’ascenseur. Sauf que cela semble pour un laps de temps.
…Et le verrouille au 1er étage
A peine un an après sa nomination à la tête de cette institution, Moustapha Niasse éprouve les plus grosses peines du monde. Il se voit menacé par cette fameuse loi qui stipule que la durée du mandat du président de l’Assemblée nationale est de 1 an renouvelable. Au moment où les alliés de Niasse insistent pour que la « normale » soit rétablie, soit un mandat de 5 ans, les partisans de Macky Sall se veulent prudents : « il n’est pas question de prolonger le mandat du président de l’Assemblée nationale à 5 ans. En cas de catastrophe, Niasse deviendrait Président intérimaire, alors qu’il ne partage pas le même parti, donc les mêmes convictions que Macky Sall ».
Un signal fort d’une guerre larvée entre alliés de Macky Sall et ceux de Moustapha Niasse et qui s’étend à leurs leaders respectifs, dans la mesure où ni le leader de l’APR, encore moins celui de l’AFP, ne s’est prononcé sur cette épineuse question de la loi Sada Ndiaye qui pourrit l’atmosphère au Sénégal. Surtout que certains députés proches de Macky Sall ont même été jusqu’à demander à Moustapha Niasse de démissionner de son poste de président de l’Assemblée nationale.
