Trois journalistes de quotidiens sénégalais ont été arrêtés pour violations du secret de la défense. Après avoir été auditionnés, le juge a décidé de les relâcher ce vendredi.
C’est la délivrance pour les trois journalistes sénégalais arrêtés en début de semaine. Interpellés pour violation du secret de la défense, ils ont été libérés ce vendredi. Il s’agit d’Alioune Badara Fall, directeur de publication du quotidien privé L’Observateur, de Mamadou Seck, reporter du journal ainsi que Mohamed Gueye, directeur d’information du journal Le Quotidien. Ils ont été arrêtés le 15 juillet dernier puis placés en garde à vue à la suite d’une plainte pour violation du secret défense. Après deux jours d’attente d’audition, ils ont enfin été entendus par le juge qui a décidé de les libérer.
C’est la fin d’une longue attente pour ces journalistes. Les journalistes de l’Observateur sont accusés d’avoir publié un article en mai dernier sur la sélection et la composition du contingent de 2 100 soldats que le Sénégal a décidé d’envoyer en Arabie Saoudite en soutien aux opérations du pays au Yémen. Toutefois, ce déploiement n’a à ce jour pas encore été effectif. Le directeur de publication du journal Le Quotidien, Mohamed Gueye doit quant à lui être interrogé dans le cadre de la publication du procès verbal d’audition de Thione Seck. Le chanteur est en détention préventive dans une affaire de faux billets en mai dernier.
Pour le quotidien, la garde à vue des journalistes n’avait que trop duré. «L’Etat vote le code de la dictature, on ne comprend pas le jeu du parquet, 72h de garde à vue pour deux directeurs de publication et un grand reporter, c’est scandaleux ». L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) du Sénégal dénonce les incarcérations des journalistes et exige leur libération immédiate et sans condition dans un communiqué. Des propos qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Dans un communiqué commun également publié jeudi, cinq organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’Homme se déclarent préoccupées par la procédure judiciaire contre les journalistes des deux quotidiens.
Du côté de l’Etat, le ministre de la Défense Augustin Tine est monté au créneau en dénonçant la publication d’informations confidentielles. Il a précisé que « l’enquête permettra de déterminer les sources qui ont informé les journalistes.