Le procès de Karim Wade a été suspendu jusqu’à lundi matin en raison d’un litige qui oppose les avocats des deux parties.
A Dakar,
Quand commencera réellement le procès de Karim Wade? C’est la question que beaucoup se posent au Sénégal. Les tensions ont éclaté dès l’ouverture du procès du fils de l’ancien Président sénégalais Abdoulaye Wade, qui n’a en réalité jamais commencé en raison du litige qui oppose les avocats des deux parties.
Ne pouvant trancher sur la question qui a provoqué d’houleux débats lors de l’audience, la Cour a préféré la suspendre jusqu’à lundi matin pour départager les avocats qui plaident dans ce procès. Pourquoi ces dissensions entres ces derniers ? Les avocats qui défendent l’Etat sénégalais, dont le célèbre et sulfureux maître El Hadj Diouf, qui siège à l’Assemblée nationale, estiment en effet que les défenseurs de Karim Wade, qui ont servi comme ministre sous le régime de l’ancien Président Abdoulaye Wade, ne sont pas autorisés par la loi du 4 juillet 2009 à plaider pour sa cause. C’est le cas de l’ancien Premier ministre maître Souleymane Ndéné Ndiaye, l’ancien ministre des Affaires étrangères maître Madické Niang, l’ancien Garde des sceaux maître El Hadj Amadou Sall, et l’ex-ministre des Affaires étrangères maître Alioune Badara Cissé, récemment éjecté par Macky Sall en raison de sa cinglante défaite lors des élections locales.
S’ils sont été attaqués par les défenseurs de l’Etat, les avocats de Karim Wade renvoient aussi la balle au camp adverse, affirmant que ceux qui plaident pour l’Etat sénégalais ne sont pas apte à le faire car ils occupent actuellement des fonctions au Parlement ou encore dans des collectivités territoriales. De même, ils estiment que ce n’est pas à la Cour de trancher sur la question de savoir s’ils peuvent ou non plaider en faveur de Karim Wade, mais à l’ordre des avocats. Une guerre entre avocats semble s’être engagée.