Le procès de Karim Wade a été suspendu jusqu’à lundi matin, le temps que la Cour délibère sur la question des exceptions de nullité présentées depuis la semaine dernière par la défense, qui réclame l’annulation de l’ensemble de la procédure juridique qui, selon elle, n’a pas été respectée depuis le début de cette affaire.
Au palais de justice, à Dakar
Le procès de Karim Wade pourrait bien s’arrêter lundi ou au contraire se poursuivre de plus belle. Tout dépendra de la décision que la Cour de répression d’enrichissement illicite (CREI), chargée de juger le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, prendra. Ce mercredi, tout comme la semaine dernière, la défense a présenté ses exceptions de nulité, réclamant l’annulation de l’ensemble de la procédure juridique contre son client. Selon elle, les droits de la défense ont été totalement bafouées et méprisées depuis le début de cette affaire.
Ce mercredi, la parole était toujours à la défense. Après avoir terminé sa plaidoirie, toujours sur les violations de la procédure contre son client, le président de la Cour Grégoire Diop donne la parole au procureur spécial pour d’éventuelles réquisitions. Surprise. Ce dernier affirme qu’il maintient sa réquisition de la semaine contre les exceptions de nullité, et qu’il n’a donc rien à ajouter aujourd’hui. Le président de la Cour redonne alors la parole à la partie civile. Contre toute attende, cette dernière également affirme qu’elle n’a pas de réplique à effectuer. « C’est un aveu de leur part, c’est pour ça qu’ils n’ont pas de répliques à faire, Karim est innocent », s’écrient les partisans de l’accusé dans la salle d’audience. D’autres debout, se tournant vers lui, clament « président ! Tu sera libre ».
Arrestation d’une militante du PDS
Face cette nouvelle cohue, le juge Grégoire réclame le silence, rappelant que l’audience n’est pas encore levée. Ce dernier, quelque peu surpris par la décision du parquet et de la partie civile de ne pas répliquer se tournent vers ses assesseurs pour les concerter sur la marche à suivre. Après des échanges avec eux, il annonce la reprise de l’audience lundi matin un peu avant 12h30 (heure locale).
Mais dès la sortie, l’ambiance se tend. Une mère de famille, militante chevronnée du Parti démocratique sénégalais (PDS), fondée par Abdoulaye Wade, est interpellée par les gendarmes. Alors que le véhicule transportant le fils de l’ancien président sénégalais se dirige vers la maison d’arrêt de Rebeuss, où il est incarcéré, elle refuse de s’écarter du chemin comme lui ont ordonné les gendarmes, qui veillent à l’ordre depuis le début du procès. Une situation qui provoque un attroupement des militants du PDS, dont certains contestent son arrestation en voyant les forces de l’ordre l’embarquer de force vers un endroit inconnu.
Depuis le début du procès, le climat a toujours été très tendue à la fin de chaque audience. Des bagarres entre militants du PDS et du parti présidentiel APR ont régulièrement éclaté, poussant les gendarmes à intervenir. Ce procès, que tout le monde sait très politique, tient actuellement en haleine tout le pays de la Téranga depuis le 31 juillet. En tous cas, quelque soit la décision que la Cour rendra lundi, le cours du procès changera. Soit il commencera véritablement, soit il touchera à sa fin…