Sénégal : Le prix des produits de base sous surveillance


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riz
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Le Sénégal se prépare à une baisse significative des prix des produits de consommation courante. Le gouvernement, en réponse aux plaintes concernant le coût élevé de la vie, a annoncé que cette mesure serait effective à partir du 24 juin 2024. Les produits concernés incluent le riz, l’huile, et le pain, des denrées essentielles pour la majorité de la population.

Cette initiative est perçue comme une bouffée d’oxygène pour de nombreux ménages.

Momar Ndao : « un contrôle permanent est essentiel »

Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs (Ascosen), a exprimé son soutien pour cette mesure, tout en soulignant l’importance d’un contrôle rigoureux. Selon lui, les annonces précédentes de baisse des prix, comme celle de novembre 2022, n’ont pas été suivies de manière adéquate, et ont mené à un retour rapide des prix élevés. « Pour que cette fois-ci soit différente, il faut que le contrôle soit permanent », a-t-il insisté. Ndao propose une approche plus large et inclusive, qui implique les forces de défense et de sécurité, ainsi que les volontaires de la consommation, pour assurer un suivi efficace.

Les mesures concrètes du gouvernement

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a détaillé les mesures qui seront mises en place pour garantir le respect des nouveaux prix. Le prix de la baguette de pain sera fixé à 150 francs, le litre d’huile à 1000 francs, et le kilogramme de sucre cristallisé à 600 francs. Pour s’assurer que ces prix soient appliqués partout, des contrôles renforcés seront effectués. Le ministre a également promis une implication active des importateurs, des commerçants, et des associations de consommateurs dans ce processus.

Une collaboration pour un suivi efficace

Pour Momar Ndao, une des clés du succès de cette initiative réside dans la collaboration entre les différentes entités. « Nous avons demandé aussi l’élargissement du contrôle aux autres forces de défense et de sécurité : police, gendarmerie, service national de l’hygiène », a-t-il précisé. Cette approche holistique devrait permettre de pallier le manque de personnel dédié au ministère du Commerce, estimé à moins de 300 personnes, en mobilisant des ressources supplémentaires.

Une approche durable pour une économie souveraine

Le gouvernement ne se contente pas de mesures temporaires. Il prévoit également des actions structurelles pour renforcer l’économie et garantir une souveraineté alimentaire à long terme. Cela inclut la modernisation de la distribution et la création de magasins de référence sur l’ensemble du territoire. Serigne Guèye Diop a également mentionné la mise en place d’une politique d’approvisionnement plus efficace, avec des procédures d’appel d’offres pour sélectionner des distributeurs compétents.

Le rôle des acteurs communautaires

Le ministre a également souligné l’importance de la participation communautaire dans ce processus. Des relais communautaires, comme les « badienou gokh » (les marraines de quartier) et les chefs de quartier, joueront un rôle important dans le contrôle citoyen. Cette implication de la communauté vise à créer un environnement où les prix sont surveillés de près et les infractions rapidement signalées.

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