Le gouvernement Sénégalais a pris des mesures pour prévenir et lutter contre toutes les formes de gaspillage et de détournement de ressources publiques, et entend poursuivre cette démarche pour le recouvrement des biens mal acquis, selon le site gouvernemental.
(De notre correspondant)
C’est pendant qu’il présidait le séminaire de mise en place de l’Observatoire des acteurs non-étatiques de lutte contre la non transparence, la corruption et la concussion, que le chef du gouvernement Sénégalais, Abdoul Mbaye, a manifesté sa volonté d’aller jusqu’au bout dans l’affaire des bien mal acquis. « Au-delà de ces mesures saluées par tous les Sénégalais et les partenaires au développement, des réformes seront entreprises à différents niveaux pour améliorer nos systèmes administratifs, sécuritaires et judiciaires, afin qu’ils soient efficaces et performants dans la lutte contre la corruption et la concussion », a-t-il précisé.
Dans cette perspective, a souligné le Premier ministre, « les acteurs non-étatiques auront un rôle important à jouer, étant entendu que l’Etat, à lui seul, quelle que soit sa bonne volonté, ne peut pas arriver à bout de la corruption », a-t-il ajouté. C’est la raison pour laquelle le Premier ministre s’est félicité de la mise en place de l’Observatoire et s’engage à travailler avec les acteurs non-étatiques « la main dans la main, pour atteindre l’objectif commun en matière de lutte contre la corruption ». Devant les participants, il a rappelé que cette option résulte d’une forte volonté politique exprimée par le chef de l’Etat. « C’est un engagement inébranlable de prendre les mesures qu’il faut et appuyer tous les mécanismes nécessaires pour assainir et remettre à l’endroit la gestion des affaires publiques et des ressources nationales », a-t-il expliqué à l’APS. En effet, la corruption vide les caisses de l’Etat, porte préjudice au libre-échange et décourage les investisseurs, révèlent ces études citées par le Premier ministre.
Les recommandations des institutions financières
Selon la Banque mondiale, la corruption peut réduire le taux de croissance d’un pays de 0,5 à 1 point par an. De même, les recherches du Fonds monétaire international (FMI) ont montré que les investissements réalisés dans les pays corrompus sont inférieurs d’environ 5 % à ceux réalisés dans les pays relativement non corrompus. Sur l’exigence des institutions financières, des audits ont été commandités pour élucider la gestion des fonds au Sénégal entre 2010 et 2012.
C’est ainsi que le mois de mai dernier plusieurs anciens dignitaires du défunt régime libéral ont été convoqués à la gendarmerie où à la direction des investigations criminelles (DIC) sur la base d’un rapport d’audit de l’agence de régulation des marchés publics (ARMP) et trois directeurs de sociétés nationales ont été déférés devant le parquet.
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