Avec le lancement par les Nations Unies de « 2017, Année du tourisme durable et du développement », l’occasion est donnée à plusieurs pays, notamment en Afrique, d’envisager ce secteur sous un nouvel angle. Un exercice qui devrait permettre au Sénégal, qui mise désormais sur l’écotourisme de peaufiner sa stratégie.
Le tourisme est une activité contributrice du développement économique au Sénégal. Il constitue une part importante de l’économie nationale. Dans certaines localités du pays, le tourisme représente une part prépondérante voire l’unique entrée de devises et source de création d’emplois, qui pour l’essentiel contribuent au maintien du tissu-socio-économique dans de très nombreuses régions du pays.
Toutefois, cette forte activité touristique dans le pays, n’est pas sans danger, surtout dans les zones côtières, où de nombreux défi doivent être relevés. En effet, les milieux les plus riches en biodiversité, comme les régions proches de l’océan, sont aussi les plus attractives pour le tourisme et malheureusement les plus sensibles.
Ces espaces paient un lourd tribut aux activités humaines, dont le tourisme fait partie, par exemple pour la construction des hôtels sur la « petite côte ». Un constat que regrette le Directeur Afrique de l’Ouest de Jumia Travel, Guillaume Pepin. « Nous avons besoin de beaux hôtels, mais nous devons également penser à préserver nos côtes, car c’est une richesse pour le secteur du tourisme, et notamment avec les enjeux environnementaux », a-t-il prononcé lors d’un point de presse.
L’essentielle préservation des espaces naturels et culturels
En effet, sans la préservation des ressources naturelles (plages, déserts, montagnes, récifs coralliens, forêts) et des richesses culturelles (traditions, us et coutumes), l’essence même du produit touristique est compromise, et les acteurs de ce secteur devraient davantage s’impliquer pour préserver ces atouts.
Une meilleure prise en compte de ces exigences, permettrait des pratiques durables pouvant donner de meilleures marges de profits, grâce à des coûts d’exploitation réduits et à un meilleur positionnement auprès des voyageurs.
Bien que la volonté des professionnels touristiques soit au rendez-vous, plusieurs d’entre eux peinent à intégrer le concept de durabilité dans cette industrie. Les autorités devraient donc davantage se pencher sur cette question et proposer des pistes durables, comme la formation des acteurs aux concepts du tourisme durable et du développement.
Une offre de plus en plus tournée vers l’écotourisme
Face au dilemme entre développement économique et protection de l’environnement, le Sénégal pourrait davantage tirer son épingle du jeu, en favorisant le développement de l’écotourisme comme alternative économique, surtout dans les zones fragiles.
Et cela passe inévitablement par la mise en place d’un environnement institutionnel, juridique et réglementaire des espaces côtiers, et de tous les espaces protégés, l’implication des populations locales dans les différents projets, afin de permettre à ces dernières de bénéficier de l’activité touristique qui en découle, l’accès au financement pour les communautés désireuses de développer les structures touristiques, le développement d’un système d’information et de collecte de données, entre autres…
Une politique de tourisme alternatif est possible, mais il faut s’en donner les moyens !