Sénégal : la société civile dit non aux violences en période électorale


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Senegal drapeau
Crédit : 123RF

Le Sénégal est en campagne pour les élections législatives prévues pour le 17 novembre 2024. Une campagne marquée par de nombreux actes de violence. À telle enseigne que la société civile a senti la nécessité de se mobiliser pour dire non à cette flambée de violence.

Le top départ de la campagne pour les élections législatives au Sénégal a été donné dimanche dernier. Les Sénégalais sont appelés à voter, le 17 novembre 2024, pour renouveler leur Parlement.

Diomaye Faye appelle à des élections apaisées, ses compatriotes prennent le chemin inverse

À la veille du lancement de cette campagne, le Président Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel à ses compatriotes pour des élections apaisées. « J’invite tous les Sénégalais, en particulier les acteurs politiques, quel que soit leur bord, à éviter les dérives dans leurs discours et leurs actes. Les élections sont un moment crucial de choix démocratique, un moment de fête et non un prétexte à la discorde », avait lancé le Président sénégalais.

Mais, c’est comme si rien n’avait été dit. Puisque la campagne a débuté avec des actes de violence récurrents. Les violences verbales ont très vite cédé la place aux violences physiques avec des actes de vandalisme. Besoin est-il encore de revenir sur la mise à feu du siège de Taxawu Sénégal, le parti de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ? Ou sur l’attaque contre le convoi du Premier ministre et tête de liste du Pastef, Ousmane Sonko, à Koungheul, dans le centre du pays ?

La société civile entre dans la danse

Pour la société civile, c’en est assez ! Ce déferlement de violences gratuites ne saurait perdurer. 15 organisations de la société civile se sont mises ensemble pour créer le collectif « Saxxal Jamm » (« Promouvoir la paix » en wolof) dont la mission est d’œuvrer, comme son nom l’indique, pour promouvoir la paix et endiguer la violence. « Il y a lieu de se ressaisir. Mais si les acteurs politiques ne suivent pas, c’est à l’État de prendre ses responsabilités. Et quand je dis l’État, je parle du ministère de la Justice et du ministère de l’Intérieur, pour décourager toute forme de violence en prenant des sanctions contre leurs auteurs », a soutenu Moundiaye Cissé, responsable de l’ONG 3D et membre du collectif. Pour les membres de ce collectif, les acteurs politiques devraient élever le niveau du débat en discutant de projets et non en s’invectivant.

Au total, 41 listes s’affrontent pour s’approprier les 165 sièges que compte le Parlement sénégalais. Ces élections anticipées constituent un véritable test de popularité pour la coalition au pouvoir, tout juste huit mois après la razzia du 24 mars 2024.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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