La rentrée des classes, programmée jeudi dernier au Sénégal, a été un véritable effet d’annonce. Et pour cause, plusieurs écoles sont sous les eaux et les professeurs ont boycotté la rentrée scolaire.
(De notre correspondant)
Au Sénégal, la rentrée scolaire, annoncée en grande pompe par le gouvernement, est loin d’être une réalité. Toutes les écoles sont pratiquement sous les eaux à Dakar, la capitale. Et pour cause, les inondations et le boycott de la rentrée par les professeurs. Les régions du sud du Sénégal -Ziguinchor, Kolda et Sedhiou-, une zone très pluvieuse, ont été fortement touchées.
A l’intérieur des écoles, le décor est pitoyable : des tables et bancs détruits, entassés dans un coin, des herbes par-ci, des ordures par-là plantent le décor de la cour dans la plupart des établissements scolaires. Au total, 421 écoles inondées et/ou occupées ont été recensées. Selon le quotidien Le Populaire, à Dakar on note 122 écoles inondées, 15 endommagées et 9 occupées. A Saint-Louis, 82 écoles inondées, 30 endommagées et 28 occupées. En ce qui concerne la ville de Kaolack, 22 inondées et 9 endommagées. Thiès compte, pour sa part, 20 établissements inondés et 16 endommagés alors qu’à Ziguinchor, c’est respectivement 15 et 10.
Cependant, il faut noter la présence des élèves, venus pour les besoins de leurs inscriptions. Les enseignants s’affairent sur certains détails liés à la rentrée. L’atmosphère qui prévaut montre que les cours n’ont pas encore démarré, contrairement à la déclaration du ministre de l’Education nationale, Ibrahima Sall, qui avait parlé de réussite de la rentrée scolaire.
La colère des parents d’élèves
Les parents d’élèves parlent de propagande. Ils sont furieux de l’inefficacité des autorités en charge de l’éducation. Les sinistrés refusent, par ailleurs, de libérer les établissements scolaires.
Dans la banlieue de Dakar, la quasi totalité des écoles ont été occupées par les sinistrés. Le dimanche était le dernier délai fixé par le gouvernement pour l’évacuation définitive des écoles en vue de la rentrée scolaire reportée à la semaine prochaine. Les sinistrés qui disent ne pas savoir où aller, n’acceptent pas de retourner dans leurs maisons qui se trouvent encore sous les eaux.
Les victimes des inondations et l’Etat du Sénégal campent tous deux sur leurs positions.
Les sinistrés de Yeumbeul
En revanche, les sinistrés de Yeumbeul, un quartier de la capitale sénégalaise, ont finalement quitté les sites temporaires où ils étaient relogés, depuis presque deux jours. Cela fait suite à l’ultimatum donné par les autorités, qui les ont sommés de quitter les lieux pour permettre aux écoliers de faire leur rentrée, dans moins d’une semaine.
Ils sont au nombre de 28 familles. Après le départ des sinistrés, des dégâts matériels au niveau de l’immobilier scolaire sont à déplorer, beaucoup de tables et bancs ont été endommagées, selon un principal du département de Pikine.
Les enseignants retiennent les notes des élèves
L’une des raisons de ce fiasco, c’est également la rétention des notes faite par les centrales syndicales de l’enseignement. Ces enseignants refusent de remettre les notes aux élèves. Car, le gouvernement n’a pas respecté les accords signés en 2009 mais aussi en juin 2012.
La plupart des professeurs n’étaient pas présents dans les classes, le jeudi dernier, jour de la rentrée scolaire au Sénégal. Une absence, qui est perçue comme un signe de boycott de la rentrée. D’aucun même aurait demandé à leurs élèves de revenir après la fête de Tabaski. Soit, au début du mois de novembre. Néanmoins, le ministre de l’Education nationale Ibrahima Sall a encore reprogrammé la rentrée scolaire pour le lundi prochain.
Beaucoup d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer. Les doléances des enseignants tournent au tour du payement des indemnités de correction des examens et l’indemnité de recherches documentaires.