Exilé au Sénégal depuis 1990, l’ancien président tchadien, Hissène Habré, a été cueilli chez lui dimanche matin et placé en garde-à-vue par les éléments de la Brigade d’intervention Polyvalente (BIP). Une opération menée avec tact et professionnalisme par la police sénégalaise qui a empêché à Hissène Habré de se suicider comme il l’aurait promis, au cas om les forces de l’ordre seraient tentées de l’arrêter. Afrik.com revient sur les détails de l’arrestation de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.
Selon des informations parues dans L’Observateur, c’est au moment où Hissène Habré s’apprêtait à quitter le domicile de sa seconde épouse pour se rendre chez la première qu’il a été appréhendé par les limiers.
Surpris chez sa 2ème femme
Dimanche, des éléments de la Brigade d’intervention Polyvalente (BIP), lourdement armés, munis d’une réquisition du Procureur général des Chambres africaines ont quitté leurs locaux à 10h30. Destination les Mamelles où venait de passer deux nuits Hissène Habré, en compagnie de sa seconde épouse. Les éléments de la BIP ont d’abord fait escale à l’hôtel King Fahd Palace pour peaufiner leur stratégie. Toujours selon L’Observateur, l’équipe spéciale de la police va attendre midi, l’heure à laquelle devait quitter Habré pour se rendre chez sa première épouse à Ouakam.
Habré les reçoit dans son salon
Douze heures piles, deux éléments de la BIP et deux autres de du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), tous en civil, s’introduisent dans le domicile de Habré. Pendant ce temps, une vingtaine d’agents des forces de l’ordre bien armés et encagoulés encerclaient la maison. Etaient en faction des éléments du GIGN et la garde rapprochée de Hissène Habré, composée de Tchadiens qui veillent sur la sécurité de l’ex-président tchadien depuis son exil au Sénégal. Les éléments des forces de l’ordre, en civil, se présentent à Hissène Habré qui les reçoit dans son salon.
Cueilli sans brutalité aucune
Pendant ce temps, la femme de Habré et ses enfants étaient à l’étage et ne pouvaient se douter de ce qui se passe dans le salon, au rez-de-chaussée. Les éléments de la BIP et du GIGN n’alertent aucun membre de la famille pour éviter tout débordement. Toujours selon L’Observateur, un document est remis à Hissène Habré et porte l’entête de la Chambre d’accusation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’agit d’un mandat. De blanc vêtu, lunettes de soleil, Hissène Habré lit tranquillement la note. « C’est bien », soupire-t-il après avoir lu le document. Habré, très serein, demande à monter dans sa chambre se changer. Les limiers acceptent.
Le pire évité de justesse
Habré se lève et se dirige vers la porte du salon. En quelques secondes les forces de l’ordre changent d’avis et neutralisent Hissène Habré avec dextérité. La brigade d’intervention polyvalente a voulu éviter le syndrome Khadim Bousso, du nom du marabout qui se serait suicidé lors de son arrestation dans son domicile. Les éléments de la Bip n’ont pas voulu courir le risque de voir Habré se donner la mort. Etant entendu que l’ancien président tchadien avait menacé de se suicider si les forces de sécurité tentaient de l’arrêter, les éléments de la police et de la gendarmerie l’en ont empêché.