Sénégal : la lutte fait son grand retour après six semaines de suspension


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Lutte traditionnelle Sénégal

A la suite de six semaines d’interruption, la lutte sénégalaise renoue avec ses arènes. Suspendue à la suite d’un drame mortel survenu en février, cette discipline phare du pays reprend officiellement ce 1er avril sous haute surveillance.

Après plus d’un mois d’interruption, les combats de lutte, véritable institution au Sénégal, vont enfin reprendre. Une décision attendue par les amateurs et les professionnels de ce sport, à la suite de concertations entre les autorités et les acteurs du secteur. Mais cette reprise s’accompagne de nouvelles règles strictes pour éviter les drames du passé.

Une suspension consécutive à un drame

Le 18 février dernier, un combat opposant Franc à Ama Baldé a dégénéré en violences meurtrières, coûtant la vie à un supporter. Face à cette tragédie, le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre temporairement les combats de lutte sur l’ensemble du territoire. Une décision qui a plongé le monde de la lutte dans l’incertitude et l’inquiétude, notamment pour les promoteurs ayant déjà investi des sommes considérables dans l’organisation des événements.

Après six semaines de concertations, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Sports ont annoncé la levée de la suspension, effective à partir du 1er avril. Cette annonce a été accueillie avec soulagement par les amateurs, les promoteurs et les lutteurs, qui attendaient impatiemment de retrouver les arènes.

Toutefois, cette reprise ne signifie pas un retour à la situation antérieure. Les autorités ont introduit des mesures visant à renforcer la sécurité et à éviter de nouveaux débordements.

Des mesures strictes pour garantir la sécurité

Parmi les nouvelles règles instaurées, la durée des combats ne pourra plus excéder 20 minutes. Les horaires ont également été réajustés : les combats se dérouleront désormais entre 16h et 18h30, afin de faciliter la gestion de la sécurité en plein jour. Le grand combat devra impérativement s’achever avant 19h, permettant ainsi un meilleur encadrement du public lors de sa sortie des arènes.

Autre changement majeur : la réduction du nombre de spectateurs autorisés. Alors que les arènes pouvaient accueillir jusqu’à 22 000 personnes, cette jauge a été abaissée à 20 000 pour éviter les mouvements de foule et les bousculades. De plus, les lutteurs devront suivre des itinéraires précis définis par la police pour accéder aux arènes, une mesure visant à limiter les attroupements incontrôlés.

Un retour sous haute surveillance

Si cette reprise est synonyme d’espoir pour les acteurs de la lutte, elle s’accompagne également d’une vigilance accrue de la part des autorités. La ministre des Sports, Khady Diène Gaye, a insisté sur la nécessité pour les lutteurs et les promoteurs de respecter scrupuleusement ces nouvelles règles afin d’assurer la sécurité de tous.

Dans les quartiers proches de l’Arène nationale de Pikine, les habitants espèrent que ces mesures permettront d’éviter les affrontements et les actes de vandalisme qui accompagnaient souvent les grandes affiches.

La lutte sénégalaise, sport national et véritable passion populaire, reprend donc ses droits, mais sous une nouvelle ère marquée par un encadrement plus strict. Reste à savoir si ces nouvelles dispositions suffiront à préserver l’ambiance festive des combats tout en garantissant la sécurité des spectateurs et des athlètes.

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