Sénégal : la loi sur la parité bientôt abrogée ?


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Le nouveau président de l’Assemblée nationale du Sénégal, ne va pas chômer. D’ici la fin de la semaine, deux formations politiques vont s’attaquer à la loi sénégalaise sur la parité votée en 2010.

(De notre correspondant)

Une loi sénégalaise datant de 2010 institue « la parité absolue entre les hommes et les femmes dans toutes les institutions partiellement ou totalement électives » comme l’Assemblée nationale, le Sénat, les conseils régionaux et municipaux.

Les opposants à cette loi se sont manifestés lors de l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, lundi dernier à Dakar avant que le nouveau Président Moustapha Niasse prenne officiellement ses fonctions. L’article 2 de cette loi stipule que « les listes sont alternativement composées des deux sexes ». Néanmoins, certains chefs de parti sont outrés de la forte présence des femmes dans l’hémicycle cette année.

Me El Hadji Diouf interpelle les femmes

Elu sur la liste de coalition « Léeral » (lumière en wolof, langue sénégalaise), dont il était la tête de liste, le secrétaire général du parti des travailleurs du peuple (PTP) a promis de s’attaquer à la parité. Selon Me El Hadji Diouf, cette loi est une véritable fumisterie. « Je vous dis tout de suite que je vais proposer une loi pour supprimer cette loi injuste », a précisé le député. Et d’ajouter : « Cette loi est une pure fumisterie doublée d’une escroquerie politique de l’ancien parti au pouvoir. Elle représente même un frein au développement ». A l’entendre, « il faut avoir le courage de dire aux femmes qu’on ne leur fera pas de cadeaux ».

La parité et la démocratie, incompatibles ?

« La parité est la pire des erreurs du président sortant Abdoulaye Wade, c’est un sacré coup contre la démocratie sénégalaise que le Président a le devoir de rectifier sans attendre. » C’est du moins l’idée de Pape Diogaye Faye, président de la fédération départementale du Parti démocratique sénégalais (PDS) de Mbour, une ville du centre du pays. Selon M. Faye, la parité dévalorise la démocratie et même les mérites des femmes qui ont toujours su prouver leurs compétences. Aussi, selon lui, le niveau de l’Assemblée nationale va-t-il considérablement baisser, du fait que la structure manque de « bonnes graine », a-t-il ajouté.

Lors des élections législatives de juillet, toutes les listes des partis et des coalitions ont respecté la loi sur la parité votée en 2010, « sous peine d’irrecevabilité ». Pour rappel, cette 12e législature est composée de 65 femmes sur les 150 députés élus.

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