La justice sénégalaise a ordonné, dimanche, le report des obsèques de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances et du Budget, décédé en France le 4 novembre à l’âge de 59 ans. Le parquet de Dakar a indiqué, dans un communiqué, que les conclusions d’une autopsie montrent que « la mort n’est pas naturelle ». Ce rapport d’autopsie, commandé par le procureur, suscite des interrogations qui nécessitent des investigations supplémentaires.
Le communiqué officiel, relayé par l’Agence de presse sénégalaise (APS), précise que les résultats de l’autopsie révèlent plusieurs éléments incompatibles avec une mort naturelle. Selon le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar, ces éléments ont conduit à ordonner le report de la levée du corps et de l’inhumation, initialement prévues le 10 novembre.
La décision de reporter les obsèques intervient alors que la famille et de nombreux Sénégalais se préparaient à rendre hommage à l’ancien ministre, qui a laissé une empreinte durable dans la gestion des finances publiques du pays. Le report des funérailles a provoqué une onde de choc, renforcée par les circonstances mystérieuses entourant le décès.
Déterminer les causes précises de la mort
Le procureur avait déjà annoncé, dans un communiqué publié samedi, l’ouverture d’une enquête visant à faire la lumière sur les causes de la mort de Mamadou Moustapha Ba. « Les informations reçues indiquent des circonstances qui exigent des démarches pour déterminer les causes précises de la mort », avait déclaré le procureur, en citant l’article 66 du code de procédure pénale, qui régit les enquêtes sur les décès suspects.
Mamadou Moustapha Ba a occupé le poste de ministre des Finances et du Budget de septembre 2022 à avril 2024, après avoir longtemps exercé comme directeur général du budget. Sa contribution à la gestion économique et financière du Sénégal, notamment en matière de réforme budgétaire, a été largement saluée. Sa mort soudaine et les circonstances entourant son décès ont cependant déclenché un vif émoi, non seulement au Sénégal, mais aussi au sein de la diaspora sénégalaise.
Débat sur la sécurité des cadres sénégalais à l’étranger
Le ministère public a justifié la nécessité d’une autopsie en raison des éléments troublants entourant le décès. Si le rapport d’autopsie confirme une mort non naturelle, cela ouvre la voie à des investigations plus approfondies. Plusieurs sources indiquent que des actes d’enquête complémentaires seront désormais entrepris pour établir la vérité sur les causes de cette disparition.
Par ailleurs, le gouvernement sénégalais reste pour l’instant discret, mais pourrait bientôt réagir à cette affaire, étant donné la notoriété de l’ancien ministre. Le décès de Mamadou Moustapha Ba relance aussi le débat sur la sécurité des cadres sénégalais à l’étranger, notamment en France où une importante diaspora sénégalaise réside.