L’ancien ministre d’Etat, Karim Wade a été entendu une nouvelle fois, jeudi, pendant plus de 10 heures par la brigade de recherche de la gendarmerie de Colobane, dans le cadre d’une enquête sur ses biens. Son dossier aurait atterri sur la table du procureur qui décidera de son sort, dans les prochaines heures.
(De notre correspondant)
Entré dans les locaux de la gendarmerie peu après 9 h, il en est ressorti après 22 h. Les gendarmes ont laissé Karim Wade dans une salle jusqu’à 17 heures. Ce qui a fait sortir les responsables du Parti démocrate sénégalais (PDS) de leurs gonds. Les gendarmes ont cherché à le confronter avec ses anciens collaborateurs.
Des contradictions auraient été décelées dans les propos de Karim et de ses proches, composés d’hommes d’affaires et de journalistes : Cheikh Diallo, Président de groupe de presse CD-Média, Vieux Aidara, directeur de la télévision privée Canal infos News et Madior Sylla, ancien présentateur de la télévision nationale et chargé de la communication de Karim Wade. Ils ont été auditionnés par les gendarmes sur leurs relations avec le fils de l’ancien président du Sénégal. Le milliardaire Ibrahima Khalil Bourgi dit Bibo aurait été un des soutiens de Karim Wade. Abass Jaber, directeur de la société nationale de la commercialisation de l’arachide et son ami, Patrick Williams, a également été entendu, la semaine dernière.
Les gendarmes enquêteurs de Colobane ont travaillé, pendant une vingtaine de jours, sur les dossiers de Karim Wade, pendant que ce dernier et ses proches multipliaient des déclarations dans la presse. Toutes ces personnes ont fourni de grosses informations à la gendarmerie. Ce grand dossier aurait été confié au procureur de la République qui se chargera de le convoquer dans les prochaines heures et qui décidera de leur sort.
A sa sortie de la gendarmerie, Karim, de blanc vêtu, a levé les mains en direction des personnes venues lui manifester leur solidarité et qui ont initié une marche « bleue » dans les rues de Dakar, pour tester sa popularité.