![diomaye faye ok bis Le Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2024/07/diomaye-faye-ok-bis-696x392.jpg)
La Cour des comptes du Sénégal dévoile des irrégularités majeures dans la gestion des finances publiques sous l’ancien gouvernement. Endettement massif, déficits budgétaires maquillés et transactions opaques aggravent une situation financière critique.
Le dernier rapport de la Cour des comptes du Sénégal, publié le mercredi 12 février 2025, dresse un bilan accablant de la gestion des finances publiques entre 2019 et le 31 mars 2024. Endettement massif, transactions opaques et irrégularités budgétaires compromettent gravement la situation financière du pays.
Une dette publique vertigineuse et sous-évaluée
Le rapport chiffre la dette publique à 18 558,91 milliards de francs CFA, soit 99,67 % du PIB, un montant bien plus élevé que celui annoncé par l’ancien régime de Macky Sall. Pire encore, 2 517,14 milliards de francs CFA de dette bancaire ont été contractés hors circuit budgétaire et sans approbation parlementaire. Ousmane Sonko a dénoncé une manipulation volontaire des chiffres, accusant l’ancien gouvernement d’avoir trompé les citoyens et ses partenaires financiers.
La Cour des comptes a recalculé le déficit budgétaire de 2023 à 12,3 % du PIB, alors que l’ancien gouvernement l’annonçait à 4,9 %. Cet écart de plus de 2 291 milliards de francs CFA découle de la non-comptabilisation de certaines dettes et dépenses extrabudgétaires. Cette manipulation aggrave encore la situation financière du pays.
Des transactions opaques et des irrégularités multiples
Le rapport dénonce également des irrégularités majeures dans la gestion des finances publiques. Parmi elles, des dépenses effectuées hors du circuit du Trésor public, des transferts de fonds vers des comptes non réglementaires et des ventes douteuses de biens publics. Un cas frappant concerne des bâtiments d’État vendus à des tiers, puis reloués par l’administration pour rembourser des emprunts, une pratique jugée abusive et contraire aux principes de bonne gouvernance.
Autre point d’alerte : l’augmentation exponentielle de la masse salariale de l’administration publique. Entre 2019 et 2023, elle a bondi de 744,96 milliards à 1 303,50 milliards de francs CFA, soit une hausse de 74,97 %. Cette dérive pèse lourdement sur les finances publiques et limite les capacités d’investissement de l’État.
Quelles conséquences pour le nouveau gouvernement ?
Face à ces révélations, Ousmane Sonko et son gouvernement doivent gérer une situation financière critique avec une marge de manœuvre extrêmement réduite. Le Premier ministre a promis des réformes pour renforcer la transparence budgétaire et mieux encadrer la gestion de la dette publique. Cependant, avec une trésorerie sous pression et une dette colossale, le redressement des finances sénégalaises s’annonce complexe.
Ce rapport, très attendu, met en lumière les failles d’une gouvernance qui a préféré masquer la réalité financière du pays. Reste à voir quelles mesures concrètes seront prises pour restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.