Un séminaire national dédié à la contrefaçon et la piraterie s’ouvre ce mercredi à Dakar.
Pendant trois jours, les participants de diverses organisations nationales et internationales se pencheront sur les stratégies qui permettraient de combattre ces fléaux, qui minent les secteurs économique, culturel et sanitaire. Et parfois tuent.
Par Essi Gnaglom
Le Sénégal organise, du 8 au 10 octobre à Dakar, un séminaire national sur la lutte contre la contrefaçon et la piraterie. Cette initiative a été lancée par l’administration des douanes sénégalaises, « en collaboration avec l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), l’Organisation Internationale de la Police Criminelle (OIPC/Interpol), l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle et l’Organisation Mondiale de la Santé », indique un communiqué de la direction générale des douanes.
« Un combat commun »
« Le but est de sensibiliser les pays africains sur les dégâts que peuvent causer ces contrefaçons mais aussi d’impliquer les partenaires internationaux afin de trouver ensemble une stratégie efficace pour combattre ce trafic international », a déclaré à Afrik Nicolas Sarr, chef du bureau des relations publiques et de la communication de la Direction générale des douanes. Deux des thèmes majeurs qui occuperont les participants sont « la piraterie des œuvres musicales : un suicide social et économique pour les pays en développement » et « la contrefaçon des médicaments : un crime contre l’humanité ».
Beaucoup d’autres thèmes sujets sont au programme. « Nous ne voulons épargner aucun secteur parce qu’il s’agit d’un combat commun », a affirmé le directeur national des Douanes sénégalaises, Armand Jean-Jacques Nanga, au quotidien sénégalais Le Soleil.
Mieux contrôler les produits qui arrivent dans les pays
Un combat commun, et urgent. Entre 300 et 400 millions de contrefaçons ont été saisies par la douane sénégalaise cette année, rapporte Le Soleil. Le trafic de pièces de voitures ou d’avions et de produits, alimentaires, cosmétiques ne cesse de faire des victimes dans ces secteurs et handicapent l’économie. Quant à la contrefaçon de produits pharmaceutiques, elle est à l’origine de nombreux décès. On parle notamment de morts liées à l’utilisation de faux médicaments, notamment produits en Asie et au Nigeria. « Au Niger, en 1995, pendant une épidémie de méningite, 2 500 personnes sont mortes après avoir reçu un don de vaccins du Nigeria », rappelait dans 26 juin 2004.
Autant de problèmes contre lesquels l’Organisation mondiale des douanes (OMD), parmi d’autres, proposera des projets qui seront prochainement mis en pratique. Elle entend notamment mettre en place de nouveaux dispositifs qui permettront de mieux contrôler les produits qui arrivent dans les pays, selon les informations que nous avons recueillies par auprès de l’OMD. Vendredi, à la clôture de l’événement, une résolution ou une déclaration contenant des propositions concrètes devrait être lue par le directeur général des Douanes.